Gibert Joseph : non au licenciement d’Aymeric !

gibert 23 janvier
Assemblée Générale des grévistes de Gibert le 23 janvier

Quarante personnes étaient réunies lundi 23 janvier au matin devant la librairie Gibert Joseph, au 26 bd St Michel à Paris. La grève dure depuis vendredi dernier, contre le licenciement d’Aymeric, un libraire syndiqué, participant à l’activité de la section CGT. Il n’a commis aucune faute justifiant une telle sanction et pourtant risque bientôt de perdre son emploi. Autres cas alarmant, les conditions de travail qui empirent (départ à la retraite non-remplacés, 2 postes supprimés au service du matériel, mobilier de caisses inadapté, câbles non couverts (accidents de travail), pas de chauffages pour les caissiers, des portes qui laissent passer tous les courants d’air…) et le mal-être qui en découle. Manon, déléguée CGT du personnel, explique :« trois personnes m’ont dit qu’elles voulaient « se tirer une balle » ça ne peut plus durer […] tout le monde veut partir, même ceux qui sont arrivés il n’y a pas longtemps ». Depuis l’annonce du licenciement d’Aymeric, un stress supplémentaire est apparu : « La crainte des salariés est que ceux qui ont le même état d’esprit qu’Aymeric risquent la même chose », confie Cyril, un militant CGT présent pour défendre son collègue devant ses supérieurs hiérarchiques.

Vendredi, 65% des salariés des trois magasins de Paris St Michel étaient en grève.

Samedi, la direction a refusé de revenir sur le licenciement d’Aymeric, ce que demandent les grévistes pour ouvrir les négociations.

Lundi 23, les grévistes sont à nouveaux présents au rez-de-chaussée du 26 bd St Michel pour dialoguer, mais les responsables refusent encore tout échange.

Alors les grévistes s’organisent, soutenus ce jour par des syndicalistes venus de différents secteurs : Fnac Beaugrenelle, Darty ou Franprix. Un groupe communique sur place avec tracts et pétitions, d’autres se détachent vers différentes librairies Gibert, comme à Barbès. Le but étant de diffuser l’info, réunir les collègues des autres magasins, jusque dans les enseignes de province. Comme le souligne Rémy, porte-parole de l’action, « le licenciement d’Aymeric est un problème collectif ».

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Dans le magasin du bd St Michel, Rémy de la CGT Gibert (à d.)

De son côté, la direction essaye de briser la grève en faisant venir des caisses automatiques des autres magasins, ce qui, d’après un gréviste de l’accueil, « leur coûte probablement plus cher que de satisfaire nos revendications » ! Aujourd’hui, le salaire d’un employé après 2 ans d’expérience est de 1200 €, 1600 € net pour un responsable avec 16 ans d’ancienneté. Alors si la direction ose dire que les grévistes « font mourir la librairie », nous soutenons Mickaël (à la délégation), qui répond qu’eux « font mourir les libraires » !

Une pétition a été produite, 300 signatures de soutien de la part des clients de Gibert ont été recueillies rien que sur la journée de samedi ! La Gauche révolutionnaire était également présente ce lundi pour soutenir et discuter avec les grévistes, et distribuer des tracts à la clientèle.

Tous ensemble contre les licenciements, contre la répression antisyndicale et pour des conditions de travail décentes, pour tous !

Mato