La colère sociale et la combativité n’ont pas fini de s’exprimer suite au passage en force de la loi «travail» à l’été 2016. Le nombre de grèves est toujours très élevé et les travailleurs qui luttent sont déterminés. Cette tension n’est pas près de redescendre !
Ça bouillonne dans tous les secteurs
Ils étaient 58 hôpitaux et EHPAD en grève en décembre 2016 et près de la moitié encore début janvier ! Dans le secteur public, on relève aussi des grèves à La Poste, à la SNCF, dans les lycées pour la sauvegarde des ZEP, parmi les personnels municipaux, les agents de région…
Dans le privé, la situation n’est pas plus rose. Là aussi les conditions de travail se dégradent : surcharge de travail, absences non remplacées, flexibilisation du temps de travail… Déjà le mois de janvier commence avec des grèves des agents de sécurité au Leclerc de Seclin, des vendeurs de Conforama à Valenciennes, des salariés de LCL en Guyane, des VTC dans toutes les grandes villes, des travailleurs de Renault Cléon contre l’accord compétitivité …
La pression augmente et la loi « travail » amène ses premiers plans de licenciements. Mais malgré la précarité croissante et les difficultés financières quotidiennes, la disponibilité des travailleurs à faire grève est grande. Face aux luttes, les patrons cèdent des augmentations de salaire ou sont contraints d’abandonner leurs plans sociaux. C’est le cas par exemple à Chambray-lès-Tours, chez AEG Power Solutions où les 27 emplois menacés (sur 145) ont été sauvés.
Unir les luttes pour gagner plus
Le ressenti de l’injustice de classe et la colère sont très forts et l’envie de lutter est présente. Les syndicats ont leur rôle à jouer dans cette convergence mais aujourd’hui, ils ne sont pas à la hauteur de cette tâche. Dans ses voeux, Martinez le secrétaire de la CGT a beau dénoncer les attaques et reprocher la focalisation sur le « pseudo goût au travail» ou scander encore le slogan d’abrogation de la loi travail, il n’y a toujours aucun plan d’action pour gagner. La CGT annonce une journée d’action le 21 mars avec des «événements» en région, se voulant donc très floue alors qu’un appel clair à une grève nationale public-privé pour la défense des emplois et des services publics est plus que nécessaire !
Cette date, déjà tardive, devrait avoir l’objectif de donner le coup de semonce, d’unifier toutes les luttes qui ont cours et d’attirer dans la bataille toutes celles et ceux qui en ont marre de subir la dictature de l’exploitation et l’austérité. Ça devrait être une journée combative et militante, avec des Assemblées générales dans les lieux de travail et d’étude pour la préparer ensemble, discuter des revendications, partout. Stop aux salaires de misère, aux licenciements, aux coupes budgétaires ! On a déjà bien trop payé pour les capitalistes.
Stopper les politiques capitalistes une bonne fois pour toutes !
On doit regagner confiance dans notre capacité à défier le système et à nous imposer face aux intérêts capitalistes. C’est bien pour cacher que la lutte paie, que les médias taisent les victoires et que dans ces luttes la solidarité est très forte, révélant ce qu’est la lutte de classe : la lutte des exploités qui triment contre cette minorité qui profite du système. Nous devons soutenir, populariser les luttes existantes et les encourager.
Développer cette solidarité aujourd’hui dans les luttes, c’est poser les bases d’une société meilleure pour demain. Une société où les gens se soutiennent, cherchent à construire ensemble ce qu’il y a de mieux pour tous en fonction des besoins et des possibilités de chacun. 2017 sera une année d’élections, syndicales et politiques. Et même si les résultats de ces différents scrutins influenceront les mois à venir, c’est au travers de nos luttes et de notre capacité à nous organiser et à nous mobiliser tous ensemble que nous serons capables de nous assurer un avenir décent. Mettons en application le «On lâche rien»… et allons reprendre tout ce que les capitalistes nous ont volé !
Par Rachel Mahé