­Mobilisation et grève du 27 janvier, un premier pas !

Depuis l’automne, plusieurs secteurs de la classe ouvrière se sont mobilisés pour faire face aux attaques du patronat et du gouvernement : les Transdev, les Renault… ou encore les SAM qui luttent depuis 1 an contre la fermeture de leur usine dans l’Aveyron. Les agents du médico-social en action massive le 7 décembre et les sages-femmes qui font régulièrement des rassemblements revendicatifs. Les Leroy Merlin pour des augmentations de salaires. Les Nor Pain ont fait un piquet 13 jours et ils ont constitué un syndicat CGT. Les métallos et les retraités ont fait des démonstrations de leur combativité avec des dizaines de milliers de manifestants à Paris.

Article paru dans l’Egalité n°208, par Mathieu Jardin

Depuis 2 ans, les entreprises sont sous perfusion d’argent public. Pour les grands groupes, c’est une aubaine : les entreprises du CAC 40 valorisent leurs actions à un niveau jamais atteint. La reprise économique de l’automne laisse un constat très amer, car les salaires ont complètement décroché par rapport au coût de la vie.

Patronat et gouvernement, pleins de mépris, annoncent la croissance économique et le besoin de main d’œuvre, et en face, c’est les conditions de travail qui s’aggravent et des salaires en baisse. Plusieurs couches de travailleurs sont prêtes à demander une plus grande part dans la valeur ajoutée, qu’ils produisent par leur travail.

CGT-FO-SUD… ont appelé à la grève interprofessionnelle du 27 janvier et c’est une bonne chose. Suffisamment préparée, une telle journée de grève peut être une démonstration de force de la classe ouvrière et un tremplin pour construire le rapport de force en mobilisant un maximum dans les entreprises. Le calendrier était plutôt bien fourni avec des dates intermédiaires en région ou dans des professions comme le médico-social le 11 janvier dans toutes les grandes villes, le 12 janvier avec les SAM à Paris, et dernièrement le 13 janvier dans l’Éducation nationale, et les luttes continuent de se développer dans les entreprises et les établissements publics. Il est nécessaire de faire des AG dans les boites comme moyen d’assurer la mobilisation, de distribuer massivement les tracts d’appel à la grève, et le jour même d’organiser des piquets de grève.

Les grèves sur les conditions de travail et les salaires peuvent se multiplier et doivent recevoir un soutien massif et prioritaire de la part des dirigeants syndicaux. Et les directions syndicales doivent proposer au débat avec les travailleurs une 2ème journée de grève, plus combative encore, en liant les salaires à la question de la hausse des prix, pour inviter l’ensemble de la population à y participer.

Au travers de nos luttes et journées de grève, les travailleurs et les syndicalistes doivent poser ouvertement la nécessité de dégager Macron et les capitalistes. Dès maintenant se pose le besoin d’une grève pour ébranler les capitalistes et aider les travailleurs à trouver le chemin qui nous en débarrassera. Le débat sur les salaires et les conditions de travail doit envahir la campagne présidentielle. Ce sont des thèmes que Mélenchon soutient, et il faut le pousser à en être plus bruyamment encore le défenseur. Ainsi, un fort score pour lui, voire sa présence au second tour, pourrait être un point d’appui pour redonner confiance à la classe ouvrière dans sa capacité à faire changer les choses.

En construisant ainsi les luttes des travailleurs et en développant leur présence centrale dans les élections, cela pourrait ouvrir de véritables perspectives de lutte contre le capitalisme et montrer la possibilité d’un gouvernement des travailleurs et travailleuses qui en serait issu, seul capable de mener une politique assurant la satisfaction des besoins de l’ensemble de la population.

Manifestation 19 mars 2019 © Michael Baucher Reuters