L’avenir en commun… avec le PS ?

Les discussions autour des prochaines élections régionales semblent captiver beaucoup (trop ?) d’attention parmi les militants de gauche en général, et y compris chez les insoumis.

Il n’est pas sûr que pour une majorité des travailleurs, des jeunes, de la population, qui subissent quotidiennement les attaques de Macron et la dégradation de leurs conditions de vie et de travail, ce soit automatiquement le cas.
Il est même probable qu’ils attendent avant tout de nous qu’on aide à construire les luttes et à exprimer une politique claire, notamment face à la casse des services publics et la gestion catastrophique de la crise sanitaire par le gouvernement. Ils n’ont pas non plus oublié que ce sont les gouvernements de droite et PS-EELV qui ont contribué au désastre actuel quant aux services publics.

C’est uniquement de cette manière là qu’on devrait aborder la question des prochaines élections (régionales et départementales).

Nous ne devons pas être dupés par le fait que depuis un an, avec les élections municipales, le PS a comme seul souci de redorer son blason à gauche sans bien sûr changer sur le fond politique. Et il compte grandement dans cette opération sur le soutien actif d’EELV dont certains dirigeants permettent de labelliser « écologique » la politique du PS, alors qu’elle ne l’est pas, et d’ainsi ne rien défendre sur les questions sociales. Cela permet, d’un autre côté, à bon nombre de dirigeants d’EELV qui ne veulent aucunement remettre en cause le capitalisme, de continuer de se prétendre écologistes, tout en gardant une politique qui ne touche en rien à ce système et aux véritables causes de la catastrophe écologique.

Les insoumis devront ils être les dindons de la farce ?

Les discussions et la finalisation d’un accord de programme avec le PCF pour les régionales est une bonne chose quand nous défendons ensemble les services publics, les droits des travailleur-se-s, des jeunes… car la question essentielle n’est pas de faire des alliances comme une fin en soi mais bien de regrouper et unir autour d’un programme clair et du mieux possible dans un fonctionnement collectif et démocratique de la liste comme cela a été essayé dans certaines listes municipales.

Mais que vaut aux yeux des électeurs-rices et des insoumis-es un tel accord si au 2ème tour (voire au 1er dans certaines régions) nous faisons liste commune avec un parti qui mène une politique de gestion du capitalisme, de casse des services publics (quelle que soit la collectivité territoriale). Si nous ne sommes pas fermes sur le contenu programmatique, comment espérer que le PCF le soit alors qu’il a, la plupart du temps, fusionné au 2nd tour avec le PS sans obtenir de vraies concessions ?

Nous nous devons donc d’adopter une position claire face au PS et ses manœuvres.

Combien de militant-e-s de la France Insoumise seront prêts au soir du premier tour à prendre la décision de s’allier avec le PS et EELV ? Pas nous en tous cas, et nous ne sommes pas les seuls. Chercher à avoir des élus sans structurer la force politique dont ils sont les représentants, c’est prendre les choses dans le mauvais sens et cela nous affaiblit.

Il ne serait pas sérieux d’ainsi, sous prétexte d’alliance et d’union à tout prix, de laisser sur le côté les militants insoumis et en fait servir de marchepied au PS pour son retour dans la « gauche », chose qu’il utilisera ensuite pour la présidentielle de 2022.

Finir au second tour avec le PS ? En fait, ça gâcherait le fait d’avoir fait une liste avec le PC. Car nous voulons construire une liste qui défende vraiment les intérêts des jeunes, des travailleurs, de la population, et lutte contre le RN, les politiques de la Droite, de Macron, du PS et le capitalisme. La majorité des électeurs et militants du PCF sont d’accord avec nous là dessus.

Nous avons un programme à défendre mais aussi une indépendance à conserver et cela sera également indispensable pour préparer la candidature de JL Mélenchon à la présidentielle, pour qu’il soit le défenseur des travailleurs, des jeunes, et des couches populaires et que cette campagne aide à faire émerger une une vraie force politique contre le capitalisme, et tous les partis qui le soutiennent soit Macron, LR, PS, EELV ou RN… Beaucoup attendent de nous d’être cette voix, sans sectarisme, mais fermement contre ce système, et même pour beaucoup d’aller plus loin pour en finir avec le capitalisme et se réapproprier le socialisme.

Ne gâchons pas ce possible avenir en commun !

Insoumis-e-s et militant-e-s de la Gauche révolutionnaire : Leïla, Diana, Dadou, Rachel, Jeanne, Geneviève, Yohann…

gaucherevolutionnairerouen@gmail.com