Il y a deux ans commençait le « Hirak », un grand mouvement où des millions d’Algérien-nes ont manifesté dans les rues d’Algérie, exprimant un ras-le-bol général quant au système dictatorial capitaliste qui avait duré 20 ans sous Bouteflika. Grâce à la mobilisation des travailleurs pendant les journées de grèves des 10 et 11 mars 2019, Bouteflika a retiré sa candidature au 5ème mandat présidentiel, les ministres ont été virés puis jugés. Mais le système est toujours en place par l’intermédiaire du président Tebboune, qui était l’un des premiers ministres de Bouteflika et qui a été élu avec une abstention record.
Mascarade du gouvernement !
La pandémie a été le prétexte rêvé. Depuis un an, les mesures répressives (couvre-feu, confinements) se sont enchaînées pour empêcher toute contestation – et face à un système de santé laissé dans un état épouvantable. La colère continue d’être énorme. Le 19 février, le président illégitime a libéré 35 détenus « d’opinions » (emprisonnés pour leur participation au Hirak) afin d’éviter une explosion de révolte populaire à l’occasion du deuxième anniversaire du Hirak. Mais c’était sans compter sur le peuple qui est sorti par milliers le 22 février, avec les mêmes mots d’ordre et revendications : le départ du système. « Nous ne sommes pas là pour célébrer mais pour que vous partiez » !
Cependant, en deux ans et face à la crise sanitaire mondiale qui a entraîné de graves conséquences économiques sur les travailleurs du pays, le manque d’organisation politique de la population avec les comités, syndicats et partis politiques se fait sentir. Les travailleurs restent la seule couche de la population qui n’a pas cessé de se mobiliser contre leurs conditions de travail et contre le système mis en place depuis l’été 2020.
Tebboune et Macron, les capitalistes en alliance
Depuis l’été, Macron et Tebboune se sont entretenus régulièrement afin de « booster la coopération entre la France et l’Algérie ». Comprendre : renforcer les liens entre les deux États capitalistes, et continuer le pillage des richesses en Algérie par les multinationales françaises comme TOTAL. Cette coopération avec le régime algérien sert également à Macron de potentiel relais et soutien à sa politique impérialiste dans la région.
Tant que les gouvernements de Macron et de Tebboune ou tout gouvernement pro-capitaliste resteront en place, leur seul programme sera d’exploiter les travailleurs et travailleuses au profit des multinationales et des ultra-riches comme Issad Rebrab (première fortune algérienne et patron de Cévital). La seule façon d’y faire barrage, c’est la mobilisation des travailleurs contre toute exploitation des richesses matérielles et humaines.
Les travailleurs de différents secteurs en lutte commune
Depuis la pandémie, les travailleurs de tous les secteurs privés et étatiques expriment une grande colère quant à leurs conditions de travail et de vie. Ils essayent de se solidariser afin de faire face aux patrons qui les exploitent et profitent de la crise sanitaire. Cette colère a pu parfois se transformer en lutte collective, comme c’est le cas des travailleurs de Numilog, licenciés pour avoir créé une section syndicale UGTA (voir Égalité n°202), qui exigent leur réintégration sans conditions.
Toutes et tous ensemble, unissons la révolte contre Tebboune, les capitalistes et leur dictature du profit ! La tâche prioritaire est la construction d’un parti de masse pour organiser et représenter les intérêts des travailleurs et des opprimé-es en Algérie, indépendamment de toutes les forces qui défendent le capitalisme. L’objectif de ce parti doit être de lutter pour un gouvernement réellement au service des travailleurs et de la population, pour mettre un terme une bonne fois pour toutes à l’exploitation des travailleurs et des ressources naturelles du pays par les capitalistes qu’ils soient algériens ou étrangers. C’est pour construire un tel parti que la Gauche Révolutionnaire et El Yassar El thawri / اليسار الثوري / Thamuɣli thazelmaḍt en Algérie se battent. Rejoignez-nous pour construire une Algérie libre, démocratique et égalitaire : une Algérie socialiste !
Par Mina Boukhaoua, article paru dans l’Egalité n°204