Algérie : 196 salariés de Numilog, filiale de Cevital, injustement licenciés à Bejaïa

Le 22 août, les travailleurs du site de Numilog à Béjaïa, filiale de Cevital (entreprise appartenant à Issad Rebrab, 6e fortune africaine), ont décidé de rendre publique la décision de la direction de l’entreprise du 11 août : le licenciement abusif de 196 travailleurs. Ils ont été virés pour avoir participé à une série de grèves cycliques de 3 jours, afin de revendiquer la reconnaissance d’un nouveau syndicat des travailleurs qui défende réellement leurs droits, et la réintégration de 3 syndicalistes du même site, licenciés pour « avoir osé »… construire un tel syndicat (voir notre précédent article : Algérie : les travailleurs de Numilog, filiale de Cevital, en grève).

Les travailleurs ont été licenciés selon « une disposition générale du règlement intérieur », qui affirme que « tout acte ou comportement qui causerait des dommages à l’intérêt de l’entreprise, à ses associés, à leur réputation et à leur image » est passible de licenciement. L’entreprise condamne également les salariés pour avoir « participé à un arrêt de travail collectif et consulté ». Ce qui est inadmissible, car c’est une directe atteinte aux droits des travailleurs, et au droit de se syndicaliser pour défendre leurs intérêts face au patron.

C’est une pratique complètement illégale et abusive, vu que Numilog se sert du report de l’affaire par la justice afin de s’y substituer. La loi algérienne du code du travail ne permet absolument pas de sanctionner des travailleurs pour avoir participé a un arrêt collectif de travail.

Nous saluons l’incroyable détermination et courage de tous les travailleurs grévistes, licenciés ou pas, du site de Numilog ! Les militants de la Gauche révolutionnaire et du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) sont en totale solidarité avec ces travailleurs, et revendiquons avec eux :

  • La réhabilitation de tous les travailleurs victimes de licenciements abusifs, la réintégration des 3 syndicalistes licenciés et l’abandon de toute sanction contre eux ;
  • L’union de tous les travailleurs des autres sites de toute l’Algérie, afin de se solidariser avec les licenciés ;
  • Le respect du code du travail qui donne pleinement le droit de se syndiquer et de créer des syndicats de lutte sur son lieu de travail ;
  • L’organisation par les militants combatifs (à la base de l’UGTA et des autres syndicats) de campagnes contre la répression qui frappe les travailleurs et les militant-es ;
  • Pour l’organisation de campagnes de lutte pour l’amélioration des conditions de travail et l’augmentation des salaires, dans le privé comme dans l’étatique.

Assez de ces capitalistes et de ces bourgeois qui surexploitent et qui prétendent faire la loi contre les travailleurs !

« Travailleurs de tous les pays, unissez-vous ! » K. Marx

Mina Boukhaoua