Election en Algérie

Dans le dernier numéro de l’égalité, nous avions traité des grèves des différents secteurs en Algérie et leurs conséquences, la question électorale était déjà présente.

Article paru dans l’Egalité n°105

Après des mois de préparation, les élections se rapprochent à grand pas, le printemps prochain sera un moment très attendu et décisif pour les Algériens, la concurrence devient rude entre les leaders du même parti  »FLN » le Président Bouteflika et son ancien ministre Ali Benflis, tous deux inscrits à la candidature présidentielle. Une chose est sure c’est que les vrais décideurs du pouvoir politique « le pouvoir militaire » ne sont plus à la tête du gouvernement, se sont retirés et laisse la voie au duel. Quel sera le nouveau visage du pouvoir ? Rien n’est moins sur.

Pour bien préparer sa candidature, BENFLIS a démissionné de son poste du chef de gouvernement en avril dernier pour s’opposer à un deuxième mandat de son adversaire. Il a même autorisé certains de son parti de sortir et de faire naître un autre parti. Malgré leur éloignement officiel du pouvoir politique, les généraux n’accepteront en aucun cas la réélection de Bouteflika. Dès qu’un membre de FLN prend parti, ou soutient le président il doit céder sa place, sous la pression des généraux. C’est le cas de Ahmed Ouyahia, l’ex- secrétaire général du FLN qui a du cédé sa place à Benflis.

Depuis son élection, les choses ne sont pas améliorées, la répression des citoyens grandit et depuis 99 celle des journalistes. Actuellement, la situation devient de plus en plus tendue.

La colère de Bouteflika et l’instabilité de son pouvoir prend de nouvelles dimensions

Lors d’un rassemblement devant l’Assemblée nationale, appelé par le FLN, les manifestants ont scandé des slogans demandant le départ du président. La répression des élus et des militants présents a été féroce faisant des blessés.

Les différents partis ont condamnés cette répression. Le FLN en tête, a lancé la création d’une plate-forme électorale commune notamment avec le FFS afin d’empêcher la candidature de Bouteflika. Etant donnée la répression et les moyens employés par Bouteflika pour conserver le pouvoir, certains d’entre eux envisagent même de faire appel aux militaires avant les élections pour éliminer Bouteflikha et ensuite achever le processus électoral.

Pour le moment tout cela est loin de la réalité. Il s’agit de la période électorale, une fois le pouvoir est installé l’application des engagements pris par ces candidats ne sera pas certainement pas appliqué.

Le poids des luttes

La classe politique est préoccupée par les élections. En attendant, les grèves se multiplient après celle de l’éducation, les cheminots de la SNTF et bien d’autres encore comme les médecins spécialistes de la santé publique. Après un an et demi de gel des accords les engagements signés par les ministères concernés n’ont pas été tenus. Ils restent sourds aux revendications. De même, des grèves ont lieu comme celle des travailleurs de l’unité d’eau minérale de LALA KHEDIDJA relevant de l’entreprise touristique de Kabylie (ETK) qui s’opposent la privatisation de leur unité et refusent de la soumettre à quiconque ou bien le bradage de celle-ci. C’est identique pour l’hôtel Mizrana de Tigzirt, Djurjura de Aïn El Hammam ou encore l’auberge de Bracelets d’argent de Béni-Yenni, qui refusent de céder leur gagne-pain. Le gouvernement profite aussi des tremblements de terre pour privatiser et continue de pratiquer la manière forte.

Le plus gros reste donc à faire pour que l’ensemble des algériens voient l’amélioration de leurs conditions de vie, pour une vraie égalité entre tous et l’arrêt de la répression. Pour cela, il faut que les algériens aient réellement les choses en main, stopper les privatisations des biens nationaux et mettre fin à la dette internationale. C’est donc aussi en combattant le système capitaliste qui étrangle les pays en développement que le pays trouvera son indépendance.

Par Wahiba