Vaccins : pas de profits sur les maladies !

Le 28 février, seuls 4,4 % de la population avait été vaccinée en France et la méfiance reste élevée, même si elle diminue. La panique nourrie par le gouvernement a contribué à cela, tout comme son attitude souvent anti-scientifique (avec un Macron qui décrète en janvier que le vaccin d’AstraZeneca était « quasi inefficace » pour les personnes âgées, sans aucune donnée scientifique pour appuyer cela !). Tentons d’éclaircir un peu les choses.

Progrès scientifiques

Comment les vaccins anti Covid-19 sont-ils sortis aussi rapidement ? La recherche sur la famille des coronavirus, depuis l’épidémie de SRAS-CoV de 2003, avait bien avancé. Ensuite, des moyens ont été déployés pour la recherche partout dans le monde avec la perspective de profits gigantesques pour les multinationales pharmaceutiques. La maladie générant de milliers de cas quotidiens, le vaccin a pu être testé sur un nombre sans précédent de volontaires, ce qui a permis d’en calculer l’efficacité en quelques semaines seulement. Les effets indésirables normaux (tels que fièvre ou maux de tête) n’ont pas été bien différents ou plus nombreux que ceux observés pour n’importe quel autre vaccin.

Ensuite, il y a la recherche sur les vaccins à ARN messager (qu’on étudie depuis 1990). L’acide ribonucléique (ARN, qui est fabriqué à partir de l’ADN) est un messager qui fournit à nos cellules les recettes pour fabriquer les protéines. Avec le vaccin à ARNm contre la Covid-19, on apprend donc une nouvelle recette à nos cellules, celle de la protéine qui empêche le coronavirus de les infecter. Cette technique a permis une synthèse du vaccin beaucoup plus simple et rapide.

Recherche et santé n’ont pas à être rentables !

Mais dans un monde où le profit des multinationales dicte la loi, les maladies sont une source de profits ! Au sein des pays, patrons et ministres ont été vaccinés en premier et les villes les plus riches ont reçu plus de doses. Cet accaparement des laboratoires et de la production par les capitalistes empêche la diffusion du vaccin et accélère la pandémie.

Dès maintenant, les syndicats et les travailleurs du secteur pourraient faire campagne pour exiger :

  • la réquisition des vaccins pour une campagne vaccinale massive en toute transparence 
  • la mise en propriété publique des laboratoires de recherche et production des vaccins
  • des moyens suffisants dans la recherche, basés sur les besoins définis collectivement par les travailleur-ses et leurs syndicats 
  • des embauches dans la recherche et la Santé, avec des emplois stables et des salaires décents
  • une recherche scientifique universitaire 100 % publique et démocratique 
  • la fin des brevets et du secret commercial sur les médicaments.

Une telle campagne aura certainement un grand soutien dans la population. Tout cela doit se faire en lien avec l’impératif de se débarrasser de ceux qui se gavent de milliards pendant que nos proches meurent, comme les gros actionnaires de Sanofi. Luttons pour un monopole de service public – sans quoi, les firmes capitalistes qui dominent le secteur imposeront au secteur public de suivre la même loi fondamentale de recherche du profit.

L’intégralité du secteur de la recherche et de la Santé, de la production de matériel et de médicaments jusqu’au soin et aux entreprises de santé (y compris cliniques, Ehpad, etc.), doit être mis en propriété publique. Les multinationales expropriées, sous le contrôle démocratique des travailleurs et de la population. Libérons la science du capitalisme !

Par Cécile Rimboud, article paru dans l’Egalité n°204

Le groupe français Sanofi, à force de coupes dans la recherche, n’a pas été capable de faire mieux que de mettre en flacon les vaccins produits par d’autres multinationales pharmaceutiques. Tout en continuant de verser 4 milliards d’euros de dividendes à leurs actionnaires !