Sécurité sociale, privatisation d’EDF-GDF, austérité budgétaire : depuis les élections, les attaques continuent de pleuvoir. L’offensive médiatique de Raffarin et la mise en avant de Sarkozy au poste avancé de la bataille souligne l’impérieuse nécessité qu’ils ont d’avancer. Le gouvernement s’engage à tenir bon auprès du MEDEF et de l’Union européenne. Les quelques enrobages sociaux ne trompent personne.
Article paru dans l’Egalité n°107
Pourquoi ces politiciens peuvent-ils se permettre de continuer à attaquer après leur déroute électorale ? Pourquoi les luttes ne démarrent-elles pas, où sont les obstacles et comment les dépasser ?
Mener l’offensive libérale, une obligation pour le gouvernement
La session parlementaire est rallongée jusqu’à fin juillet, les dossiers brûlants comme l’assurance maladie, EDF-GDF et ne peuvent plus attendre. L’énorme masse financière d’EDF-GDF et la manne de l’assurance maladie ne peuvent plus rester éloignées des sphères boursières pour les capitalistes français. Il leur faut être compétitif et garder une place honorable parmi les pays dominants. L’ouverture totale au marché des secteurs rentables de l’économie est vitale et se débarrasser des autres l’est aussi. Alors, leur mission est d’attaquer par tous les moyens nécessaires, frontalement ou à tâtons selon la réaction.
La résistance très instinctive des travailleurs a freiné les attaques en France. Mais cette résistance n’était pas préparée pour subir la « Gauche » au pouvoir, qui a rendu les attaques libérales possibles tout en freinant les luttes. C’est une riposte unifiée qui pourra stopper le gouvernement. Rendre concrets les intérêts communs que nous avons tous, public-privé, chômeurs, jeunes scolarisés et retraités devient urgent pour lutter ensemble.
Reprendre la main : un enjeu pour tous !
Depuis le printemps dernier tour à tour, les secteurs souvent publics se mobilisent. Après l’Education nationale, EDF GDF poursuit sa mobilisation contre la casse du statut public et des salariés. Des secteurs du privé (industries-commerce) réagissent contre les licenciements et les fermetures. Mais l’isolement des mobilisations pèse lourd et affaiblit.
Une journée de grève interprofessionnelle peut redonner le courage mais aussi l’un objectif pour combattre. Sur ce point, les directions syndicales argumentent toujours que les travailleurs ne sont pas prêts, qu’ils ne se mobilisent pas pour leur emploi alors pour une mobilisation interprofessionnelle encore moins. Bien entendu, le morcellement et la division des travailleurs sont gigantesques. Mais aujourd’hui, les appels des directions syndicales effraie par leur vide. Pourtant le manque de perspectives est bien le principal frein aux luttes. Dans le même temps, ces directions continuent à appeler le gouvernement à négocier alors qu’il veut clairement détruire les acquis sociaux et que le rapport de forces en faveur des salariés n’est pas construit !
Non à la casse des services publics, de la Sécu et aux licenciements ! En lutte, en grève !
Aujourd’hui, une date de mobilisation est annoncée en juin : c’est bien trop tard ! C’est l’heure, disons non aux attaques ! Naviguer à vue comme semblent le faire de nombreuses directions politiques et syndicales en France est devenue notre principale faiblesse. Etre en position de force, c’est quitter les négociations et construire la riposte face à l’ensemble des attaques gouvernementales et patronales. C’est à cette unique condition que nous pourrons faire avancer les revendications et les propositions des salariés et des usagers.
Des secteurs-clé vont se mobiliser chacun à une date au cours du mois de mai. Chaque salarié de ces secteurs est conscient que sa mobilisation ne trouvera de victoire durable qu’en commun avec les autres. Séparément, le gouvernement reviendra à la charge. Les salariés d’EDF-GDF, les pompiers ainsi que dans certaines régions La Poste seront en grève le 27 mai, il faut s’appuyer sur ces secteurs encore solides et sur cette date préparée pour enfoncer le premier coin de la riposte concrète. La question de la sécu est un cap pour le gouvernement, elle peut aussi nous unifier. Devançons leur stratégie et ne coupons pas cette réforme du reste de la politique.
Gagner de manière durable nécessitera de construire notre mobilisation le plus consciemment possible. Une analyse du capitalisme, de sa crise, des propositions pour avancer et une perspective clairement démocratique au système, l’alternative socialiste, voilà ce que la Gauche révolutionnaire propose.
Par Leïla Messaoudi