Commerce : les précaires en lutte

Pour justifier leur inertie les directions syndicales utilisent sans cesse l’argument du manque de réactivité des salariés, notamment dans le privé. Pourtant en région parisienne plusieurs jeunes employés précaires se sont mis en lutte contre Virgin, Pizza hut, Maxilivres…De même en province avec les grévistes victorieuses de Kiabi, Eurodif …

Article paru dans l’Egalité n°104

Si à Pizza Hut ou à Mac Do le client est roi, l’employé, lui, tient plus du serviteur. Certes les contrats sont des CDI mais uniquement pour ne pas payer les primes de précarité. Les directions usent et abusent des démissions forcées, des départs volontaires ou des pseudo fautes professionnelles.

Quant aux 5000 chauffeurs de la compagnie de taxis G7, ils sont soumis à un véritable esclavage. Obligés de louer leur véhicule à la compagnie, ils sont également tenus de lui payer chaque jour de repos ! Depuis le 7 octobre 2003 des travailleurs de cette entreprise bloquent l’accès au garage et deux responsables syndicaux ont entamé une grève de la faim pour obtenir une ouverture de négociations afin d’obtenir une baisse des prix de la location du véhicule et une journée de repos hebdomadaire.

Des employés du Mac Do de Strasbourg Saint Denis sont à leur septième mois de grève contre les heures sup non payées (pouvant atteindre le nombre de 200 heures), les conditions de travail et le licenciement abusif du directeur par le gérant. Ils avaient déjà mené une grève de 115 jours l’an dernier en en sortant vainqueurs.

Au Pizza Hut du quartier de Bonne Nouvelle une grève a duré 29 jours pour obtenir une douche, une salle de repos et des chaussures réglementaires.

Menées souvent par des jeunes délégués de la CGT, même s’ils sont obligés de batailler contre leur direction syndicale, ces luttes, outre leur résistance aux pressions des directions, ont su s’organiser autour d’un système d’entraide et cherchent à s’unifier dans un coordination parisienne « Stop Précarité ».

Par Alexandre Rouillard