Un nouveau bras de fer s’annonce à UPM Raflatac

L’usine Raflatac, à Pompey, non loin de Nancy, produit des étiquettes diverses et variées pour les bouteilles de vin, spiritueux et les boissons. Cette usine fait partie du groupe finlandais UPM, présent dans 13 pays, fournissant des produits forestiers et papetiers. UPM est un expert des coups tordus contre ses salarié·e·s. Celles et ceux de la Chapelle Darblay, autre usine du groupe, dans la région de Rouen, s’en rappellent encore.

64 emplois menacés…

La direction de Raflatac vient d’annoncer sa volonté de mettre en place un très mal nommé « plan de sauvegarde de l’emploi » (PSE) qui aboutirait à la suppression de plus d’un tiers des effectifs sur 198, soit 64 salarié·e·s !

La direction prend prétexte d’une baisse de 31% de leur marché, pour délocaliser la production en Pologne et en Grande-Bretagne. Elle oublie de rappeler que l’année dernière elle avait déjà délocalisé la production en Pologne en transférant le papier à plus forte valeur ajoutée. Le PSE vient donc de loin. On vide d’abord l’entreprise pour justifier ensuite le PSE, laissant présager une volonté de fermer le site.

… alors que le groupe nage dans les profits !

Le groupe UPM lui se porte bien. En 2022, selon son propre rapport financier, les ventes ont augmenté de 21%, avec un chiffre d’affaire de 3,231 milliards d’euros ! Son bénéfice (avant intérêt et impôts) a progressé de 42% à 653 millions d’euros. Les liquidités et crédits s’élevaient, fin 2022 à 6,4 milliards d’euros. On est loin d’une entreprise en difficulté !

Les travailleurs prêts à mener bataille

L’usine Raflatac n’est pas à son premier PSE ni à sa première grève. L’usine est secouée régulièrement par des conflits sociaux, des grèves de plusieurs semaines avec piquet particulièrement bien suivie par le personnel de production.

En 2009, 99 salarié·e·s sur 289 étaient concerné·e·s par un plan de licenciements, représentant un tiers des effectifs (une habitude visiblement). Malgré la lutte, la direction avait imposé son plan, aidé en cela par l’enfumage de la députée locale de droite Valérie Debord.

En 2011, une autre grève avait secoué l’usine. Nous écrivions à l’époque (L’Égalité n° 150) : « L’entreprise RAFLATAC, du groupe multinational finlandais [UPM] Kymmene, produit des adhésifs et étiquettes (…). En 2008, la direction de cette entreprise, qui venait juste de rentrer dans le groupe [UPM] Kymmene, décide de licencier un tiers de l’effectif au motif de la fermeture d’une chaine de production. L’année suivante, la chaine de production en question est rouverte : il clair que la volonté de [UPM] Kymmene était uniquement la baisse de la masse salariale et la hausse de la productivité des ouvriers qui subissent déjà les 3×8. La crise économique mondiale passant par-là, elle décide en 2010 de supprimer les diverses primes, qu’elle remplace en 2011 par une prime unique d’environ 1300 euros, qui fait perdre aux ouvriers de production entre 4000 et 5000 euros annuels. L’un des grévistes expliquait qu’au niveau de sa déclaration d’impôt il était revenu au même niveau qu’en 2004 ! Mais ce qui a déclenché la grève, c’est que dans le même temps, l’encadrement a touché une prime pouvant atteindre 16.000 euros pour le directeur de l’usine ! » à cette occasion, la direction avait tenté de virer 3 représentants syndicaux de la CGT, dont le secrétaire du comité d’établissement. La direction de l’usine tentera de nouveau de virer des camarades de la CGT en 2015 et en 2021.

Si la direction d’UPM Raflatac est habituée aux mauvais coups, les salarié·e·s ont l’habitude de la lutte. Une assemblée générale des salarié·e·s a lieu ce mardi 3 octobre. Un nouveau bras de fer contre la direction est donc à prévoir. Il sera important de les soutenir dans leur combat en exigeant avec eux qu’aucun emploi ne soit supprimé !