Syndicats lutter ou collaborer?

les-trois-leaders-syndicaux-pascal-pavageau-fo-philippe-martinez-cgt-et-laurent-berger-cfdt-a-la-manifestation-pour-la-defense-de-la-fonction-publique-le-22-mai-a-paris_6062004Depuis quelques années, des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent dans les syndicats, en particulier à la CGT, contre les directions confédérales qui vont discuter lors des grandes messes de prétendues concertations sociales, très en vogue durant le quinquennat d’Hollande, qui servent à faire avaliser les contre-réformes par les organisations syndicales.

Article publié dans l’Egalité 192
Syndicats-patronats main dans la main?

Mais cette année, les grandes confédérations ont dépassé une ligne rouge, en se réunissant, les 11 et 17 juillet dernier, avec les organisations patronales pour sortir un texte commun pour appeler le gouvernement au dialogue social : une sorte de front uni avec les organisations patronales pour prétendument imposer au gouvernement un agenda commun syndicat-patronat dans le cadre du dialogue social.

Comment croire une seule seconde que les organisations patronales pourraient être nos alliées face à un gouvernement qui met en oeuvre une politique qui défend leurs intérêts ? Nous n’avons aucun intérêt commun à défendre avec nos exploiteurs. Cette participation de la direction confédérale de la CGT à cette initiative, suivie de la déclaration commune de la rentrée des cinq confédérations (CGT-CFDT-FO-CGC-CFTC) appelant le patronat au dialogue social, montre la dérive idéologique de la direction confédérale de la CGT.

Pour un front uni de lutte conte la politique de Macron!

Nous n’avons pas besoin de directions syndicales qui collaborent avec nos ennemis. Mais au contraire, les directions syndicales doivent fédérer les luttes nombreuses, de l’hôtel Hyatt à l’hôpital de Niort et d’Amiens, des Postiers des Hauts-de-Seine à Ascoval, contre les licenciements et les suppressions de postes, la casse des services publics et leur privatisation, pour des hausses de salaires et leur indexation sur la hausse des prix, pour une véritable protection sociale qui permette une prise en charge totale de la maladie, et qui permette aux retraités ou aux chômeurs de vivre dignement, contre la répression…

La journée de mobilisation du 9 octobre, même si elle n’a pas été un raz-de-marée, montre qu’il reste une véritable volonté de combattre dans la classe ouvrière et chez les syndiqués. Mais au-delà, la colère gronde dans tous les secteurs de la société. C’est d’un front uni du refus de cette politique dont nous avons besoin urgemment, avec les étudiants contre la sélection à l’Université ou avec les parents d’enfants handicapés qui n’ont plus de solution pour la scolarité de leurs enfants, etc. Le gouvernement Macron est affaibli, il est plus que temps de faire tomber Jupiter de son piédestal !