Transformer la colère en action pour stopper la politique du PS-MEDEF

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La lutte est plus que jamais nécessaire face à la politique du gouvernement et du patronat et sa principale organisation, le MEDEF. Ils sont à l’offensive tant sur le plan de la destruction des services publics, de la sécurité sociale que sur celle de nos droits. Ils ont obtenu avec l’ANI des licenciements plus aisés et des baisses de salaire sous chantage à l’emploi. Sur les 50 milliards d’économie que Hollande prévoit au travers de son «pacte de responsabilité», hormis les «économies» sur le budget de l’Etat, il est prévu un allègement de 30 milliards de cotisations sociales en moins pour le patronat ! Au final, cela va nous faire payer nous-mêmes les allocations familiales, par l’impôt et les taxes. Pour l’Unedic (assurance chômage) le Medef ne donne absolument rien et évite la taxation des contrats courts. Ce sont principalement les intermittents, les intérimaires et les cadres qui vont trinquer. Les 40 premières entreprises françaises ont fait 48 milliards d’euro de bénéfice en 2013, mais ça, Hollande n’y touche pas…

Rien à négocier

Cette politique s’accompagne aussi de la répression notamment des militants syndicaux pour des faits de lutte (Goodyear, Roanne…). Au Havre, c’est même le PS qui était à l’origine de certaines poursuites et c’est la mobilisation qui a permis la relaxe. A Montauban, le piquet de grève des ouvriers de Nutribio a été démantelé par les CRS… Le PS prend aussi un malin plaisir à voir les projets promis aux travailleurs pendant la campagne présidentielle de Hollande être retoqués telle l’annulation par le conseil constitutionnel de la «loi Florange». Déjà à minima, elle prévoyait des sanctions sur la fermeture de sites rentables et l’obligation de recherche d’un repreneur. Le motif de l’annulation est que ça serait contraire à la liberté d’entreprendre et au droit de la propriété privée… On le voit bien, l’Etat est garant de la protection de la propriété privée des capitalistes au détriment des travailleurs et de leurs emplois. Il n’y a donc rien à attendre ni à négocier avec ce gouvernement PS-MEDEF. Pas plus qu’avec les directions syndicales de la CFDT , CFTC et CFE-CGC à qui la loi sur la représentativité syndicale (malheureusement signée aussi par les autres syndicats) permet de faire passer des «accords» avec le patronat ou des projets du gouvernement alors qu’ils sont des reculs historiques pour les travailleurs.

Mettre un coup d’arrêt à l’offensive du capital

La journée du 18 mars (appelée par la CGT, FO, SUD et la FSU) avait fait monter un peu la pression car il y avait un peu plus d’appel à la grève dans certaines fédérations. Mais jusqu’au dernier moment les revendications de cette journée n’étaient pas claires et les syndicats ont eu du mal à quitter la table des négociations alors que patronat et gouvernement n’avaient rien leur offrir si ce n’est toujours plus d’austérité. Ce qu’il a quand même manqué, c’est que le message des dirigeants syndicaux soit autre chose qu’un «merci d’être venus». Car la question reste : que fait-on ensuite, que fait-on maintenant ? Pour permettre la réussite d’une première journée nationale de grève, il faudrait à la fois que les revendications soient plus claires et que la forme que prend la grève soit plus combative.

Chacun doit être appelé à être militant de la grève, en proposant le blocage du transport de marchandise par des piquets de masse sur les plateformes logistiques ou les ports, le filtrage des grands axes de circulation, en impliquant les dizaines de milliers de grévistes de manière active et consciente.

Les revendications ne sont pas que des demandes, elles doivent être des objectifs : Zéro licenciement et suppression de postes, Smic à 1700 euros et hausse des salaires de 300 euros, créations d’emplois publics et partage du temps de travail jusqu’à disparition du chômage, salaires indexés sur l’inflation, retraite à 60 ans (55 ans pour les branches qui le revendiquent et un maximum de 37,5 annuités de travail) etc.

Pas une simple journée isolée mais le début d’une riposte

Pour éviter de paraître comme une journée sans lendemain, il faut que des suites soient proposées et les conditions de celles-ci posées. Les syndicats devraient appeler à une journée qui soit clairement une journée de grève, et par exemple annoncer des suites permettant à la lutte d’aller de manière croissante si gouvernement et patronat refusent de reculer. Sous la forme d’une nouvelle journée de grève plus forte encore puis d’une grève de plusieurs jours jusqu’à satisfaction.

Après la mobilisation européenne des syndicats le 4 avril à Bruxelles , se pose la question de la manifestation « anti austérité » et pour une « révolte de gauche » à Paris le 12 avril. Des syndicats ont appelé à cette journée car c’est bien la vocation des syndicats de contribuer à la lutte pour le changement de société et de faire que cette manifestation soit une journée qui permette de faire entendre les revendications des travailleurs. Et au centre des discussions devrait se trouver celle sur la tactique et la stratégie pour faire le plus mal au capital, réfléchir à comment ne pas céder du terrain et tirer les leçons des dernières luttes si courageuses soient-elles. Est-ce que la ligne majoritaire reste d’obtenir une meilleure prime de départ face aux licenciements ? Combien aujourd’hui sont en passe de désocialisation du fait de ne pas avoir d’emploi ? Est-ce qu’on ne devrait pas plutôt essayer de convaincre de revendiquer la nationalisation des entreprises qui licencient sous le contrôle des travailleurs ? Si on prend l’exemple de PSA ou Arcelor-Mittal, on voit que les licenciements passés, les autres sites sont aujourd’hui menacés.

Face au plan d’austérité de Hollande-Gattaz, nous avons besoin d’une véritable journée de grève, un point d’appui pour construire une grève totale, c’est ce que nous devons défendre lors des prochaines initiatives, notamment lors du 1er mai.

par Louis Matthias