Comme nous le disions dans nos précédents articles, la guerre de Sharon ne touche pas les seuls palestiniens. En effet, toute guerre a un prix et ce sont toujours les jeunes et les travailleurs qui le paient par voie de gel de salaire, de licenciements, d’attaques sur les services publics d’éducation, de sécurité sociale… Sharon et son gouvernement ont réussi jusqu’alors à faire taire la contestation sociale au sein même d’Israël sous prétexte « d’effort de guerre ». Nos camarades en Israël ont toujours établi un lien clair entre la politique guerrière de Sharon contre les palestiniens et la guerre économique qu’il mène contre les travailleurs et les jeunes Israéliens.
Article paru dans l’Egalité n°98
Le taux d’inflation est de 7% en Israël, le taux de chômage de 10,5%, et les salaires ont baissé de 4,5% en un an. Alors les israéliens commencent à avoir du mal à avaler les discours patriotiques de Sharon qui dans le budget de 2003 veut baisser le montant des allocation familiales pour soutenir l’effort de guerre et financer les colonies. Le vote de ce budget (Mercredi 30 octobre) a suscité quelques remous dans le gouvernement d’union nationale, lorsque les ministres travaillistes ont démissionné refusant une augmentation du budget alloué aux colonies alors que tous les autres secteurs sont largement amputés. Cette réaction des travaillistes est plus certainement due à l’approche des élections législatives, plutôt qu’une réaction de défense de la classe ouvrière, qu’ils ont abandonné depuis longtemps.
Les seuls ennemis des travailleurs sont les capitalistes
Depuis le 13 Octobre le principal syndicat, Histadrout, a lancé une grève suivie par plusieurs milliers de fonctionnaires, municipaux et gouvernementaux. Cela a engendré une baisse du taux d’activité de 1,5%. La première était une grève de trois heures, qui ne demandait qu’un rattrapage de la perte de salaire (l’été dernier). C’est poussé par la base que ce syndicat a appelé à la grève.
Les militants du CIO en Israël ont pris toute leur place dans la construction de la mobilisation, expliquant la nécessité de la grève et militant avec les travailleurs pour pousser le syndicat à prendre ses responsabilités et organiser un mouvement démocratique et large, seules garanties contre la répression syndicale et les tactiques d’intimidation du gouvernement Sharon. Ils expliquent dans les lycées et les universités, dans les usines et les lieux de travail comment la guerre ne profitera jamais aux jeunes et travailleurs israéliens. Au contraire, la guerre les divise sur des bases nationalistes, religieuses et racistes. D’autre part, elle n’est faite que pour permettre aux capitalistes Israéliens et américains (mais aussi palestiniens) de mieux exploiter les ressources humaines et naturelle. Ce ne sont pas les profits des multinationales qui financent la guerre, ni les patrons qui meurent au combat !
En Israël, comme dans les autres pays, les travailleurs et les jeunes ne peuvent compter que sur eux même pour construire les forces et les luttes qui les libèreront des capitalistes et de leurs guerres. Avec le Comité pour une Internationale Ouvrière, nous luttons dans plus de 35 pays pour l’émergence de luttes indépendantes et démocratiquement organisées et contrôlées par les travailleurs eux-mêmes pour riposter aux attaques des capitalistes et reprendre l’offensive pour l’établissement d’une société socialiste.
Par Virginie Prégny