La Colombie vit une semaine sanglante…

Suite au refus d’une série de mesures ultra-libérales, dont une était la hausse de la TVA sur les produits de première nécessité, la population s’est déversée dans les rues dans de nombreuses villes du pays. Cali, capitale de la Vallée del Cauca, la 3ème ville la plus peuplée, a vu des manifestations immenses. C’est une ville où le pillage des ressources naturelles, comme les forêts et les cours des rivières par les latifundiaires (grands propriétaires terriens) et les multinationales, a occasionné une importante dégradation dans le mode et le niveau de vie de la population. Les dirigeants d’organisations indigène pour la défense de l’environnement ont subi des attaques criminelles et des meurtres.

Les protestations en Colombie avaient commencé en novembre 2019. Mais, à l’arrivée de la Covid-19 et du confinement, elles étaient en pause. Il a suffit que Duque (le président de la Colombie) annonce un paquet de « réformes » antisociales pour que ce soit l’étincelle qui a fait repartir le feu depuis des braises encore chaudes…

Uribe, l’ex président et maitre à penser de Duque, a twitté des messages en incitant les forces armées à la répression et de fait au massacre. C’était d’une telle violence que Twitter a censuré son compte !

Depuis une semaine les grèves se poursuivent, et la distribution de marchandises a beaucoup de mal à se faire, obligeant à des livraisons aériennes de produits de première nécessité. Un éleveur de poules racontait qu’il est obligé de faire sortir ses poules dans la rue, car il n’avait plus d’aliments pour les élever…

Finalement, grâce à la pression des travailleurs en grève et des manifestations de masse dans les rues avec blocages, le gouvernement a procédé au retrait de son projet. Le ministre qui l’avait présenté à l’Assemblée Nationale a démissionné. Mais ça n’a pas suffi car les mobilisations jusqu’à l’heure d’écrire cet article se poursuivent, et la féroce répression aussi. Les morts et les blessés dans les rues se multiplient. Une commission de l’ONU s’est réunie et a fait appel à des accords de paix. Une table de négociations avec des partis, des dirigeants syndicaux et des dirigeants des mouvements sociaux doit être organisée. Mais on ne sait pas sur quels sujets… et les colombiens sont habitués à ce que ce genre de « négociations » ne donnent rien.

Duque n’a rien dit sur la violation des Droits de l’Homme et il offre une somme de 10 millions de pesos colombiens (plus de 2000 euros, dix fois le salaire minimum dans le pays) pour la collaboration et la dénonciation d’auteurs « d’actes de vandalisme » ! Le gouvernement serre la ceinture au peuple, avec des coupes budgétaires dans la santé, l’éducation, et ne donne pas un revenu minimum d’aide aux familles qui ont besoin, mais fait dépenses pour acheter du matériel de guerre pour réprimer le peuple qui réclame juste le droit de vivre dans la dignité!

La Gauche révolutionnaire, section française du Comité pour une Internationale Ouvrière, se solidarise entièrement avec le peuple colombien et condamne la violence que le gouvernement de Duque exerce sur son peuple !

La sección francesa del Comité por una Internacional de los Trabajadores, solidarizamos con el pueblo colombiano y rechazamos la violencia que ejerce el gobierno de Duque hacia su pueblo!

Diana O