La Colombie en colère

Fin 2019, la Colombie avait aussi connu des mois de contestation populaire contre le gouvernement (de droite) d’Ivan Duque, qui l’avait paralysé momentanément mais avait provoqué la mort de cinq manifestants. Bogotá, la capitale a vu des massacres de gens du peuple indignés : du 9 au 11 septembre, des dizaines de civils ont été assassinés et 248 personnes blessées, et 194 policiers blessés selon le ministère de l’intérieur !

L’étincelle qui a allumé le feu est la mort d’un conducteur de taxi de 46 ans et étudiant en droit pour devenir avocat, Javier Ordonez. Il s’est fait attraper pendant un contrôle de routine devant son domicile dans un quartier appelé « L’Engativa », mercredi 9 septembre. Il se trouvait dehors avec des amis à parler et la police a jugé qu’ils ne respectaient pas les restrictions de la quarantaine de la Covid-19. Alors ils ont commencé à le frapper. Lui demandait à recevoir une amende, mais les policiers se sont acharnés sur lui en le frappant encore plus et en l’embarquant au poste, ils ont commencé à lui donner des décharges de taser (arme électrique) sans s’arrêter malgré ses cris.

Une fois au poste, la torture continue, lui donnant la mort. Sa fiancée se trouve dehors, demandant en larmes de le transférer à l’hôpital. Enfin après plusieurs demandes, Javier a été transféré et sa mort constatée. Ce meurtre, la violence et l’acharnement de la police à vouloir frapper jusqu’à tuer, a fait sortir de nouveau la population dans la rue contre la violence policière et la violation des droits humains. Le lendemain des affrontements avec la police, le chef de la police a demandé « Pardon » à la famille de Javier. Sept policiers sont impliqués dans ce crime. La population mécontente de cette hypocrisie de la part de la police et du gouvernement a décidé seule de manifester son mécontentement.

Le mois dernier, plus de 20 massacres de leaders sociaux, paysans, membres de l’ex-guerilla des FARC ont été recensés. Cinq mineurs dans la Colombie profonde ont également été retrouvés morts, sans qu’aucun coupable ne soit recherché.

Le gouvernement Duque reprend la politique répressive de son prédécesseur Uribe, et laisse les milices d’extrême droite et la police perpétrer des massacres. Cela lui permet de faire passer la politique capitaliste du gouvernement et d’instaurer un climat de peur pour paralyser la contestation sociale.

Justice pour tous ces morts ! Contre les violences policières, battons-nous !