Actuellement, Erdoğan est en train de préparer l’ouverture en Turquie du « plus grand aéroport jamais construit ». Fin septembre, ce gigantesque chantier a connu un grand mouvement de lutte : 600 ouvriers en grève pour protester contre les conditions de travail esclavagistes. Le chantier a été le cimetière de plusieurs centaines d’ouvriers. La réponse du gouvernement n’a pas tardé : les 600 travailleurs en grève ont été placés en garde à vue. Depuis, une centaine d’entre eux a été libérée, mais pour les autres les nouvelles se font rare.
Article publié dans l’Egalité 192
Cette répression se retrouve intensément à tous les niveaux. Dernièrement, le gouvernement dictatorial a autorisé le ministère de l’Intérieur à ficher 11 millions de personnes adhérentes à des associations, une nouvelle entrave aux droits de l’Homme en Turquie.
Enfin, la répression est visible au niveau de toutes les institutions. Avec la présidentialisation, les nominations à des postes tels que préfet, recteur, gouverneur de région se font selon le libre-arbitre d’Erdoğan, et sont nommés ses plus fervents disciples pour contrôler au mieux une population qui bouillonne. Mais cette répression est la démonstration des difficultés d’Erdoğan alors que l’économie va toujours aussi mal (25 % d’inflation et une livre turque qui a perdu 40 % depuis janvier).
Cela s’exprime aussi au niveau politique puisque son alliance avec le parti d’extrême droite, le MHP, qui lui avait permis de gagner les dernières présidentielles, fait face à une crise importante.
Par Aryk