Sri Lanka : Les tâches de secours exigeantes pour le United Socialist Party

[…]L’ équipe de secours du United Socialist Party (USP, CIO au Sri Lanka) a visité la région de Pottuvil de nouveau ce week end du 22 au 24 janvier et tous les villages et hameaux où le USP avait déjà une base. A part la ville de Pottuvil, les villages comme Ullai, Sinnaullai et Komari ont vu « la danse de la mort » de leurs propres yeux. L’ équipe pouvait voir que la peur de la mer était toujours très présente, dans les yeux, à la recherche d’aide, des villageois du district de Pottuvil.

Article paru dans l’Egalité n°112

Les mensonges du gouvernement

Les agences gouvernementales et les media « aux ordres du gouvernement » ont fait beaucoup de déclarations comme quoi les premières aides rapides avaient atteints leurs buts, avaient rencontré les victimes du Tsunami et que la majorité d’entre eux avaient été réhabilités. L’équipe du USP a pu voir d’elle-même que tout cela n’était qu’un énorme mensonge concocté uniquement afin de pouvoir faire croire cela au monde occidental et aux pays donateurs. […] Les déclarations du gouvernement comme quoi ils ont mis sur pied un camp de secours pukka est une parodie de justice pour ces pauvres personnes, qui ont dû construire leur propre abri avec le peu qui a pu être sauvé du désastre.

Le gouvernement traite les victimes du Tsunami comme s’ils étaient des mendiants, par exemple en ne leur donnant qu’une ration hebdomadaire de riz, lentilles, sucre… et se lavent les mains de leur responsabilité pour quoi que ce soit d’autre. La somme dérisoire de 5000 rupees pour les funérailles des victimes est le seul argent qui a été reçu de la part du gouvernement.

Pour pouvoir frotter du sel sur les blessures des survivants de la catastrophe, le gouvernement attend d’eux de faire la queue pour s’inscrire afin de recevoir les 5000 rupees promis. Vous ne pouvez pas imaginer le nombre de personnes meurtries, malades et abattues qui font la queue pour cette « aide » du gouvernement. Même dans la distribution du matériel de secours comme des abris temporaires et des marchandises de première nécessité pour les familles, on peut ressentir l’attitude du gouvernement dans le partage (priorité aux plus aisés…)

Discrimination de classe

Le Tsunami a emporté beaucoup de choses comme des maisons, des bateaux, des catamarans, des filets de pêche et d’autres moyens d’existence, mais la discrimination selon les classes sociales reste toujours bien ancrée dans la société.

Le gouvernement a soudainement avancé le fait qu’il y a une règle comme quoi personne ne devrait construire quelque chose à moins de 100 mètres de la mer. Alors qu’il veut appliquer cette règle de manière rigoureuse, celui qui sera le plus touché par cette mesure sera le pauvre pêcheur. Certains riches et étrangers ont déjà transgressé la règle et sont en train de construire des demeures et des affaires dans les zones en question.

Centre de crise socialiste

Le centre du USP à Pottuvil est devenu une sorte de centre de crise socialiste pour les personnes touchées par le Tsunami ; c’est devenu un lieu de meeting pour discuter de tout ce qui les inquiète. Le USP a essayé de remporter le défi d’organiser ses propres opérations de secours pour aider quelque unes des personnes touchées par le désastre qui sont soit liées directement ou indirectement au parti. On a distribué quelques objets essentiels comme du ciment, des briques, des vélos, des ustensiles ménagers et des réchauds au kérosène pour quelques camarades touchés. Mais faire du travail de secours ici, c’est comme un chat qui dit qu’il va boire toute l’eau de l’océan; c’était une tâche décourageante pour tous les camarades de décider comment gérer les ressources disponibles.

Le travail fantastique fait par les camarades à Pottuvil doit être salué. Cela a poussé les camarades physiquement à leur maximum, mais ce sacrifice énorme en a valu la peine. La plupart de la population adulte s’est rendue aux meetings quand l’équipe du USP était là, et la plupart d’entre eux ont dit qu’ils allaient rejoindre l’ USP – le seul parti qui est venu sur place pour les aider au moment ou ils en avaient besoin.[…].

Extraits de l’article de Siritunga Jayasuriya, Secrétaire Général du United Socialist Party (CIO, Sri Lanka) et Jagadish Chandra, Socialist Alternative (CIO, Inde).