Brèves internationales :

Belgique : le secteur non-marchand en lutte

Le 27 janvier, plus de 20, 000 manifestants exprimaient leur ras-le-bol à Bruxelles. Contre les dégradations continuelles de leurs conditions de travail et de leurs salaires (à ancienneté et diplômes égaux, les travailleurs du secteur non-marchand gagnent 10,5% de moins que ceux des autres secteurs), contre la nouvelle Convention Collective de Travail. Ils revendiquent une augmentation du personnel de 5%, soit 25, 000 créations d’emplois, un treizième mois, la semaine de 36 heures sans perte de salaire et avec embauches équivalentes, l’augmentation de leurs pensions de retraites (parmi les plus basses actuellement).

Souvent présentés par le gouvernement comme des privilégiés, les travailleurs du secteur non-marchand défendent leurs emplois et leurs salaires, mais leur lutte concerne l’ensemble de la classe ouvrière puisqu’ils défendent aussi l’accès aux services publics. Ils font face à toute une série d’attaques gouvernementales : gel salarial pour 2 ans, fermetures de départements d’hôpitaux, etc. Mais la colère monte, comme dans les autres secteurs du travail.

Grande-Bretagne : Grève générale dans la Fonction Publique

A l’appel de l’UNISON, principale organisation syndicale des travailleurs de la Fonction Publique, plus d’un million et demi de travailleurs seront en grève le 23 mars. Ce sera la plus grande grève dans ce secteur depuis plus de 20 ans. Les travailleurs du secteur public entrent en lutte contre les attaques du gouvernement Blair sur leurs retraites et les acquis sociaux. Celui-ci veut faire passer l’âge de la retraite pour les fonctionnaires à 65 ans, espérant ainsi faire de15 à 20 % d’économies sur le dos des travailleurs. Déjà le 5 novembre dernier, les fonctionnaires étaient en grève contre l’annonce de la suppression de 100.000 emplois, puis se sont mobilisés de nouveau le 18 février pour leurs retraites, mais aussi contre la baisse des financements publics. Ils passent maintenant à une étape décisive contre la politique du New Labour de Blair, au moment où se préparent déjà les futures élections législatives en Grande-Bretagne.

Russie : Poutine face à la « révolution de Coton »

Alors que Poutine continue à mener une politique de privatisations et de désengagement de l’Etat, une vague de protestation et de manifestations balaie la Russie : c’est la « révolution de Coton », menée surtout par les pensionnés d’Etat. Ils luttent contre la suppression ou la diminution de leurs droits (gratuité des transports, réductions de loyers) et la prochaine réforme de la prise en charge des soins de santé, qui ne remboursera plus les frais réels, mais attribuera une somme forfaitaire par personne.

Mais la colère des pensionnés a été telle et les manifestations si importantes que le régime de Poutine a dû faire des concessions. Le gouvernement a ainsi anticipé l’augmentation des pensions, mais ce sont des budgets locaux qui financeront par exemple la gratuité des transports.

Les manifestants ont mené des actions radicales, bloquant par exemple l’autoroute Moscou-Saint-Petersbourg, d’autres voies de communication, des bâtiments gouvernementaux. La réponse du régime policier de Poutine ne s’est pas fait attendre, avec l’ordre donné à la police d’arrêter tout manifestant de moins de 45 ans en tant que « fauteur de trouble ». Nos camarades de Socialisticheskoye Soprotivleniye (section russe du CIO) en ont été victimes. Il est significatif que de nombreux manifestants se sont réclamés de la Révolution russe de 1905, à l’occasion de son centenaire. Signe de cette radicalisation, nos camarades ont vendu plus de 250 journaux dans les manifestations à Khimski, banlieue de Moscou.

Par Pascal Grimbert