Israël-Palestine : Sur les chemins de la paix ?

La victoire de Mahmud Abbas à la présidence de l’Autorité palestinienne est en partie l’expression de la lassitude du peuple palestinien face au conflit permanent mais aussi à l’absence de perspective politique clairement en faveur des travailleurs. Ces élections ont mis fin a la relative période de tranquillité. De nouveaux attentats ont eu lieu et le porte-parole du Hamas a déclaré à ce propos : « le fil rouge de notre existence est la résistance armée et nous ne permettrons à personne de nous arrêter ».

Article paru dans l’Egalité n°112

Les tentatives d’Abbas et du Premier ministre Ahmed Qorei de retourner à la table des négociations et de casser une partie de la résistance se heurtent au refus de toutes les organisations. Abbas a proposé d’intégrer les Brigades des Martyrs d’Al-Aqsa au sein de l’armée palestinienne. Les représentants des brigades ont refusé en déclarant qu’ils continueront à lutter contre l’occupation israélienne jusqu’au bout. Ces expressions indiquent la faiblesse et l’impopularité du nouveau président favori de l’impérialiste américain et du gouvernement israélien.

La position des dirigeants du Fatah était déjà claire lors des élections communales partielles du 24 décembre 2004, puisque le Hamas a remporté 20% des voix alors que ces élections se déroulaient à l’extérieur de la Bande de Gaza (fief du Hamas). Abbas sait qu’une confrontation ouverte avec les organisations comme le Hamas, le Jihad Islamique qui jouissent d’un soutien passif mais massif signifierait la fin de son mandat.

La récente découverte de gisement de gaz naturel sur le bord de la Méditerranée génère des convoitises de la part de la bourgeoisie israélienne et palestinienne, qui se verrait bien retrouver de relations économiques avec israël. Elle propose même d’échanger de l’eau potable nécessaire à la vie quotidienne des palestiniens contre le gaz.

Par ailleurs jamais la coalition gouvernementale n’a envisagé de faire un pas vers la création d’un État palestinien. « Au contraire », affirme le Likoud, « le moment est venu de mettre fin physiquement au problème des réfugiés, aux discussions aux postes frontières, etc. … » L’occupation improductive et permanente de Gaza coûte trop chère à la bourgeoisie israélienne qui exige donc la séparation complète des deux régions. Le ministre de la défense israélienne a annoncé vouloir suspendre les poursuites contre les Palestiniens recherchés par Israël mais nous savons que tout ceci est un leurre car l’armée israélienne ne partira de la région seulement après avoir éliminer toute opposition, mais dans le même temps c’est leur politique qui pousse certains d’entre eux dans le terrorisme.

Il est clair que le mur, qui sépare physiquement la Palestine et Israël est une expression de la faillite de la classe dominante israélienne à répondre à l’insécurité régnante et aux aux conflits sociaux dus à la crise économique.

D’autre part, l’échec des politiques, tant du Fatah que des organisations islamistes de droite a démontré leur incapacité à répondre aux aspirations des masses palestiniennes. Elles n’ont aucune solution à offrir à court ou long terme aux Palestiniens pour contrer les humiliations et la détresse quotidienne dont ils et elles sont victimes. Le capitalisme s’est avéré incapable de mettre fin à la pauvreté dans la région. La paix et le capitalisme sont contradictoires et chaque tentative d’arriver à une solution au sein du capitalisme dans le passé provoque une croissance de la violence et de la misère.

Seule une lutte unifiée des travailleurs, des travailleuses et la jeunesse israélienne et des masses palestiniennes peuvent renverser les élites locales corrompues et peuvent faire en sorte que la gestion de la société soit prise en mains par la classe ouvrière elle-même.

Voilà pourquoi il nous faut un parti large, combatif, démocratique et socialiste des travailleurs, travailleuses et de la jeunesse qui puissent offrir des perspectives politiques aux aspirations des populations Israëlienne et Palestinienne face à l’impasse du capitalisme et de l’impérialisme.

Par Cabira