Pour une grève de toute l’Education Nationale!

Raffarin, Ferry et Darcos l’ont dit et répété : la réforme de l’éducation sera un des grands débats du printemps ! Mais quand ils disent « débat », il faut entendre tout autre chose : c’est bien au démantèlement du service public d’éducation qu’ils s’attellent.

Article paru dans l’Egalité n°100

Attaques tous azimuts et au pas de charge !

-Licenciements de 20000 aides éducateurs et 5600 postes de surveillants supprimés en Juin -Toujours plus de précarité avec la création des Assistants d’Education. -Des suppressions de postes à tout va sous prétexte de démographie et de redéploiement. -Décentralisation: Raffarin l’a réaffirmé aux « Assises des libertés locales » de Rouen le 28 février : autonomie des universités et à titre expérimental des établissements d’enseignements secondaires, en échange d’engagements de qualité, validés par les élus et les parents d’élèves ! plus grande implication des collectivités dans la gestion des moyens (atoss, médecins scolaires, conseillers d’orientations, conseillers psychologues, carte scolaire) dixit le ministre ! Mais, comme nous l’écrivions dans le précédent numéro ; derrière ce verbiage démagogique se cache autre chose : La décentralisation n’est pas un simple transfert de compétences de l’Etat aux régions. Présentée par le gouvernement comme un processus de démocratisation et de meilleurs efficacité, elle vise la déréglementation, la privatisation partielle, la mise en concurrence des établissements, leur adaptation aux besoins et exigences du patronat.
Concrètement, les assistants d’éducation recrutés par les seuls chefs d’établissements auraient leur temps de travail annualisé et pourraient travailler sur plusieurs établissements ou écoles, voire être mis à la disposition de la commune ou du département.
Concrètement en ce qui concerne les conseillers -psy, ce serait la remise en cause de leur statut, des conseils donnés aux élèves, non plus dictés par les intérêts et les besoins de chacun mais soumis aux exigences économiques locales et immédiates.
Concrètement surtout, les premiers touchés sont les MI/SE et les Aides-Educateurs qui sont virés et au chômage en Juin.
On le voit, le gouvernement veut faire passer en force ses réformes et ses textes de loi. Adopté le 26 février par le Conseil des Ministres, le projet de loi sur les assistants d’éducation doit être voté le 19 mars par l’Assemblée Nationale pour permettre leur recrutement dès la rentrée.
Il avance à marche forcée malgré une opposition unanime à ce projet, celle des syndicats mais celle surtout des enseignants, des surveillants et aides-éducateurs.

Le 18 mars et après ?

Après les journées du 17 octobre et du 28 janvier voilà donc une nouvelle journée de grève de 24h. appelée par les mêmes directions syndicales avec la même plateforme axée sur d’autres choix budgétaires, une autre formation ou encore la résorption et non le refus de la précarité.
Les mots d’ordre concernant le retrait du projet des Assistants d’éducation sont relégués à la fin. Quant aux refus des licenciements des AE et des suppressions de postes des surveillants, inutile de les chercher dans la plate-forme ! « Il faut que des solutions soient offertes aux actuels AE ! « C’est se foutre de tous ceux qui pour certains se sont mobilisés depuis novembre comme à Nantes, Toulouse, en Ile de France ou en Corse ! Le 18, on leur propose, après des journées spéciales pour eux, de faire une manif nationale tous seuls à Paris pendant que les autres personnels manifesteront en province!
Décidément, cette journée du 18 ressemble plus à une préparation de la rentrée de septembre qu’à une mobilisation de tous les personnels de l’Education Nationale contre cette attaque majeure que sont ces licenciements et ces suppressions de postes !
La mobilisation est restée malheureusement morcelée ; elle reste à construire. Il faut multiplier les AG de tous les personnels dans tous les établissements scolaires. Il y aura des mobilisations contre la carte scolaire et les suppressions de postes, fortes sûrement dans certains départements. Il faudra s’appuyer sur elles et chercher à les étendre, les liant à chaque fois contre toutes les attaques de la politique cohérente du gouvernement qui veut mettre l’éducation aux ordres du patronat.

Non aux licenciements des 20000 AE!

– Non aux 5600 suppressions de postes!

– Non à la précarité!

– Non à cette décentralisation

– Maintien des statuts et recrutements publics des personnels

– Maintien des programmes nationaux

– Pour l’égalité des moyens attribués à l’enseignement à tous les niveaux (de la maternelle à l’université)

– Pour le droit de tous à une éducation vraiment gratuite

– Non à une gestion locale des personnels enseignants et non-enseignants

– Non à la mainmise du patronat sur l’enseignement professionnel et supérieur

Par Marie-José Douet