Non au service minimum dans les services publics !

Plusieurs ministres et Chirac l’ont redit, ils entendent bien faire du service minimum, notamment dans les services publics, une réalité légale. Autrement dit, cheminots, traminots, etc. devraient avoir des restrictions quant à leur droit de grève. Soit, comme en Italie, avec un service assuré aux heures de pointe, soit par l’allongement de la durée de préavis (qui est déjà de 5 jours).

Article paru dans l’Egalité n°105

De fait un service minimum existe déjà : depuis les grèves de 95, il n’y a plus de blocage total des transport en commun, sauf dans certains conflits locaux. C’est même l’un des arguments de B. Thibault, le secrétaire général de la CGT pour refuser toute modification. Dans la réalité, cela va même plus loin, puisque les bureaucrates syndicaux sont les premiers à empêcher les piquets bloquants à la porte des dépôts de bus ou de métro.

Et la où Thibault ne dit pas la vérité, c’est qu’en fait, les dirigeants des services de transport ont toujours à leur disposition des non grévistes pour assurer le service, et que les directions syndicales ne mènent plus de bataille contre cela. A terme, ce seront les grévistes qui auront honte de lutter ?

Défendre le droit de grève !

Gouvernement et patrons ne cessent de parler de prise d’otages quelle que soit la grève dans un service, voire dans certains secteurs de l’industrie : routier, enseignant, cheminot… Ce qui les rend furieux en fait, c’est de constater à chaque grève que les travailleurs sont les seuls éléments qui font réellement tourner la société, et qu’ils peuvent toujours s’agiter dans leurs bureaux et leurs ministères, ils n’ont aucune utilité sociale réelle.

Si en France, une entreprise publique comme la SNCF a gardé cette qualité de service public, c’est uniquement grâce aux grèves des cheminots contre son démantèlement. Si ce droit est encore restreint, alors les services publics seront encore plus soumis à l’offensive capitaliste. Car c’est là le véritable enjeu pour les patrons et les gouvernements à leur service : affaiblir les travailleurs en restreignant le droit de grève pour mieux faire passer leurs attaques. D’autant plus que tant que des secteurs peuvent réellement faire grève, cela constitue un appui pour les travailleurs des secteurs plus isolés ou précaires lors des grands mouvements d’ensemble.

La journée d’action et de grève du 21 janvier de la SNCF doit clairement s’organiser autour du refus de tout service minimum. L’image de la Grande Bretagne où les lois anti-syndicales de Thatcher ont permis d’empêcher les travailleurs de lutter massivement et où les transports publics sont dégradés, chers et dangereux parce que privatisés doit servir de repère.

Par Alex Rouillard