Les travailleurs du secteur automobile aux États-Unis, notamment le principal syndicat United Auto Workers (UAW), ont mené une grève coordonnée exemplaire au sein de General Motors, Ford et Stellantis, les « trois gros » de l’automobile aux US, dans l’ensemble du pays, depuis le vendredi 15 septembre. Les revendications étaient nombreuses : augmentation des salaires de 36 % sur 4 ans, semaine de 32 heures sans baisse de salaire, fin du système salarial à deux niveaux qui désavantage les nouveaux employés, dernier échelon salarial après 90 jours de présence et non 8 ans, ainsi que l’ajustement des salaires sur le coût de la vie, perdu en 2009.
Le syndicat défend également une meilleure répartition des bénéfices à l’avantage des travailleurs, le droit de grève en cas de fermeture de site et la garantie d’un poste à temps plein avec les avantages sociaux pour les intérimaires après 90 jours de travail.
La grève, qui a commencé il y a sept semaines avec 13 000 participants, en a compté jusqu’à presque 50 000 et a coûté à General Motors, qui enregistre cette année des bénéfices records, environ 800 millions de dollars US. Les travailleurs excédés de voir leurs conditions de vie se dégrader et leurs conditions de travail ne jamais s’améliorer se sont organisés pour lutter ensemble, et ça a payé. Un accord a été trouvé entre les trois entreprises et le syndicat, avec une promesse d’augmentation des salaires de 25 % sur 4 ans. Le droit de grève contre les fermetures d’usines a également été accordé, et le passage aux contrats stables pour les intérimaires doit être facilité.
Même si ces gains ne sont pas à la hauteur des revendications, cette victoire est un grand pas en avant pour les travailleurs du secteur automobile, et une preuve pour les grévistes que la mobilisation paie. Cette grève massive, la première sur l’ensemble du secteur automobile depuis 88 ans et la première dans l’histoire du syndicat, marque une étape importante dans la lutte des travailleurs pour leurs conditions de vie aux États-Unis. Les travailleurs ont tout à gagner à s’organiser pour exiger de meilleures conditions de travail et de meilleurs salaires.
Cette lutte est un exemple pour les ouvriers de tous les pays ; elle est une preuve supplémentaire de l’explosivité de la période que nous traversons.
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