Peut-on empêcher la guerre contre l’Irak ?

La question que beaucoup d’entre nous se posent, surtout après le succès de la manif du 15/02, c’est « que faire après ? est-ce que les manifs seront suffisantes pour empêcher la guerre ? »

Article paru dans l’Egalité n°100

Il est évident que Bush et ses alliés n’ont pas l’intention de se laisser influencer par les protestations. Il est aussi clair que les manifs seules ne seront pas suffisantes pour empêcher la guerre. Cependant, elles servent à montrer aux yeux du monde que les opposants à la guerre sont les plus nombreux et qu’ils sont déterminés à se faire entendre. Cela sert aussi à se compter, pour se rendre compte de notre force et du pouvoir potentiel qu’elle représente. Comme nous l’avons déjà écrit dans les précédents numéros, nous sommes convaincus qu’un mouvement de masse peut remettre en cause les plans des capitalistes.

Un tel mouvement doit s’appuyer sur la jeunesse et les travailleurs et mettre en place des actions à même de réellement bloquer les capitalistes, c’est à dire par des mobilisations indépendantes des gouvernements et des institutions, par des grèves, des blocages de raffineries, de trains militaires ou de marchandises, de ports…déjà en Italie, Refondation Communiste, appelle à une journée de grève européenne contre la guerre. Et des comités s’organisent pour empêcher le passage des  » trains de la mort  » qui transportent des soldats et du matériel militaire. A Barcelone, les traminots ont arrêté le travail en pleine journée le 14 /02 pour préparer la manif. Au port de Fremantle, en Australie, 9 syndicats ont pris la décision de refuser de travailler à bord des navires de guerre américains. Ces initiatives nous montrent la voie. Le mouvement anti-guerre doit se renforcer sur les lieux de travail en créant des comités, en produisant du matériel pour expliquer pourquoi des grèves seront nécessaires, en appelant à des débrayages ou des journées de grève contre la guerre.

Ils privatisent, ils licencient…et ils font la guerre : mettons-les dehors !

Aujourd’hui les capitalistes nous expliquent tous les jours qu’il faut se serrer la ceinture, qu’il faudra travailler jusqu’à 65 ans pour un salaire de misère (par rapport aux patrons et aux bénéfices des entreprises), qu’il faut tout privatiser, qu’ils sont obligés de licencier des milliers de gens tous les jours…. Mais ils trouvent de l’argent pour les budgets de la défense, pour remettre en place des projets de développement d’armes nouvelles, pour mettre des policiers à chaque coin de rue, ou pour augmenter les salaires des ministres !

On nous parle de défendre la démocratie, alors que les politiciens corrompus s’en sortent tranquillement, que le président de la « première démocratie du monde » a été élu grâce à des magouilles, ou que l’Assemblée Nationale en France fasse passer des lois sans même les faire voter. Sous le capitalisme il y a deux camps, il y a une minorité de capitalistes et leurs serviteurs d’un côté et la majorité de ceux qu’ils exploitent de l’autre. Tant que ce système existera le pouvoir sera confisqué par cette minorité. La guerre contre l’Irak montre, une fois de plus, que les intérêts des capitalistes ne sont pas compatibles avec ceux des jeunes, des travailleurs et de tous les exclus du système. Nous avons la possibilité aujourd’hui d’en finir avec ce système. Pour en finir avec la guerre, il faut en finir avec le capitalisme !

Nous disions dans un numéro précédent que la guerre est un autre moyen de continuer une politique. Le capitalisme est un système social et économique qui permet de perpétuer le contrôle des classes dirigeantes dans leur course aux profits. Un monde de paix est impossible tant que 1,2 milliards de personnes vivront avec moins de 1$ par jour. Ce sont les pays occidentaux qui ont créé les conditions d’exploitation et de domination des pays pauvres, leur action est relayée par des institutions telles que l’ONU, le FMI ou l’OMC qui asphyxient ces pays sous une dette qu’ils ne pourront jamais payer. Durant le 20ème siècle, 200 millions de personnes sont mortes dans des guerres pour les profits, la domination économique et le prestige des grandes puissances.

Le capitalisme est un système qui va de crises en crises. Si nous nous battons pour les réformes qui peuvent améliorer la vie des gens (salaires, services publics, droits démocratiques…) nous ne pensons pas que ce système puisse apporter un niveau de vie décent à tous ni aucune stabilité. Nous nous battons pour un système fondé sur la satisfaction des besoins de chacun, pas sur la recherche du plus fort taux de profit.

A cause de leur place dans le système de production les travailleurs sont sans cesse confrontés à des attaques des capitalistes, qui ne peuvent être contrées que par des actions collectives. Les travailleurs ont la force et le pouvoir de stopper ce système pour remettre en cause le contrôle des classes dirigeantes. Les récentes grèves générales en Italie, en Espagne montrent le pouvoir potentiel de la classe ouvrière.

Pour avancer ces idées nous avons un besoin urgent de partis de masse démocratiques et indépendants des capitalistes qui pourraient unir les travailleurs au niveau national, mais aussi international. Ce sont de tels partis qui peuvent donner une visée révolutionnaire et socialiste aux luttes pour en finir avec un monde de guerres, de pauvreté et d’ oppression.
C’est pour cela que la Gauche révolutionnaire se bat en France et dans 36 pays dans le monde avec le CIO (Comité pour une Internationale Ouvrière).
Rejoignez-nous dans notre combat pour changer le monde.

Par Virginie Prégny