Rencontre avec Vianney un militant du comité étudiant contre la guerre en Irak de Rouen

Article paru dans l’Egalité n°100

L’Egalité :  » Le comité de Rouen existe depuis Décembre. Peux-tu rappeler quelles sont les bases sur lesquelles il a été lancé ?

Vianney : Le comité a été lancé, au début, par des organisations politiques très diverses, dont la GR, qui ont organisé un meeting contre la guerre en Irak. A la fin de ce meeting les gens intéressés ont pu tout de suite s’investir dans les actions du comité (diffusion de tracts essentiellement) pour préparer la manif du 14/12. Ensuite on a décidé de fixer les réunions à un jour précis (mercredi 17h) pour que les gens qui le veulent sachent où nous trouver. A force d’actions et de réunions le comité s’est élargi à des étudiants non membres d’organisations politiques. On arrive à un équilibre entre étudiants organisés et étudiants « indépendants », même si les membres d’organisations sont plus investis au jour le jour. Cependant un des objectifs majeurs est d’élargir encore et toujours au maximum de gens, et pas seulement des étudiants. Nous voulons donner envie à plus de gens de s’investir.
Les bases politiques sont autour de trois mots d’ordres simples : Non à la guerre contre l’Irak avec ou sans l’ONU ; levée de l’embargo contre l’Irak ; pas de participation française à la guerre.

L’Egalité : Avant d’entrer au comité tu étais plus ou moins proche d’ATTAC. Qu’est-ce qui t’as convaincu de t’investir dans le comité contre la guerre en Irak ?
Vianney : Je n’étais pas militant d’ATTAC, je donnais un soutien financier parce que je pensais que c’était une association qui bougeait. Mon investissement a été plus personnel sur la question de la guerre car je pense que c’est la plus horrible des choses. Suite au meeting, que j’ai trouvé enrichissant, cela m’a semblé naturel d’essayer de faire quelque chose contre cette guerre.

L’Egalité : Comment fonctionne le comité et quelles sont tes attentes par rapport à celui-ci ?
Vianney : Il y a des réunions tous les mercredis, au début de la réunion nous décidons d’un ordre du jour. Chacun peut prendre la parole et participer librement à la discussion, et les décisions importantes sont votées. Je pense que les discussions collectives sont importantes mais qu’il faut aussi des discussions en plus petites groupes sur des thèmes précis, des commissions. Cela permet à des gens qui ne sont pas dans des organisations de participer concrètement à la vie du comité.
Je crois que le comité a des responsabilités à prendre au niveau de la mobilisation contre la guerre. Il devra, à mon avis, élargir ses revendications vers des questions plus sociales (par exemple  » du fric pour l’éducation, pas pour la guerre !  » mais ne pas se cantonner à l’éducation parler aussi des services sociaux, de la santé…) pour ne pas rester que dans la protestation, et réfléchir à une alternative.

L’Egalité : Quelles sont les actions à venir ?
Vianney : Je crois que la question de l’élargissement des revendications et celui des actions est lié. Le comité doit être un lieu où la réflexion de fond doit être couplée à l’action concrète. Nous allons continuer les actions de sensibilisation et de conviction (AG, journées d’action, stands…). Je crois aussi que nos actions doivent aussi parfois être ludiques (matchs d’impros, happening dans les halls de la fac, concert..) mais ce n’est pas suffisant. Nous devons aussi réfléchir à des actions de revendication, des actions marquantes et envisager (comme dans d’autres pays) des journées de grève, ou des blocages de raffineries, de trains…Mais pour cela il faudra que le comité se renforce et qu’il s’élargisse aux étudiants mais aussi à toutes les personnes qui travaillent sur la fac. »

Propos recueillis par Virginie Prégny