Notre travail n’est pas un « coût » ! Contre les mensonges du patronat, luttons pour nos conditions de vie !

Alors que le ciel de l’austérité nous tombe sur la tête et que la sortie de crise n’est en vue pour personne, les patrons, politiques, journalistes… nous rabâchent que bien sûr, c’est parce que le travail « coûte trop cher », que les « charges » sont trop élevées, que c’est pour ça que plus de 10% de la population est au chômage, et on en passe. Ne nous laissons pas avoir. Les richesses, il n’y a que nous qui les produisons.

Mais revenons un peu sur cette étrange formule qui certifie que c’est le « travail » qui « coûte » cher. Qu’est-ce que le travail ? Le travail est le seul moyen d’ajouter de la valeur à un produit donné (matériel ou immatériel) : en transformant un bout de tôle en capot de voiture, je lui ajoute incontestablement une valeur. Cependant ce qui est réellement payé ce n’est pas le travail lui-même, mais une quantité de force de travail (par ex, deux heures pour que mon bout de tôle devienne un capot) : le salaire est donc la rémunération de la seule marchandise, du seul moyen de production que les travailleurs possèdent et qui leur permette de survivre : notre force de travail.

Sauf qu’en une journée, notre travail produit plus de richesses que ce que notre force de travail n’est payée, et ceci est d’autant plus vrai que tous les progrès techniques, l’augmentation de la charge et des cadences de travail, la diminution des effectifs, etc. nous font créer de plus en plus de valeur à salaire stagnant. Ainsi, nous passons de plus en plus de temps à travailler… gratuitement : le propriétaire des moyens de productions, soit le patron, achète la force de travail à une certaine valeur, inférieure à la valeur du travail total effectué. Le surtravail est donc du travail non payé accaparé par les patrons, sous forme de temps de travail et de produit : ceci crée ce que l’on appelle la plus-value. Et c’est bien la plus-value qui est à la base de l’exploitation des travailleurs par les capitalistes.

Alors, qu’on vienne nous le dire en face, qu’on « coûte » trop cher ! L’une des raisons qui font dire cela aux patrons, ce sont les fameuses « charges ». Revenons-y un peu, sur les « charges ». On a vu ce que représentait le salaire. Mais que sont ces charges, sinon un salaire socalisé ? Comment un patron peut-il le payer, ce salaire socialisé, sinon par la valeur créée par notre travail ? Et donc que sont les « exonérations de charges », sinon un autre vol qualifié des richesses que nous produisons ?! Et en 2011, ces exonérations nous ont coûté plus de 20 miliards d’euros !

Les capitalistes chercheront toujours à trouver tous les arguments et moyens possibles et imaginables pour augmenter leur plus-value, pour aggraver notre exploitation. C’est le rôle de leur classe. Leurs intérêts sont contraires aux nôtres. La crise : l’austérité, les débats sur la « compétitivité »… tout est bon pour nous flouer encore plus. Tout ce qu’ils essaient de nous faire gober n’est que mensonges ; tout ce qu’ils font c’est défendre leurs intérêts de classe ! Alors défendons les nôtres ! Contre le chômage, nous voulons du travail pour tous : qu’il soit réparti entre tous les travailleurs ! Pour l’échelle mobile des heures de travail ! Cette répartition définira la longueur de la semaine de travail, chaque travailleur conservera le salaire moyen qui était le sien. Contre la vie chère, nos salaires doivent suivre ! Pour l’échelle mobile des salaires ! Que les conventions collectives assurent l’augmentation automatique des salaires en fonction de la montée des prix des produits de grande consommation !

Si nous voulons arrêter de payer les pots cassés des capitalistes ; si nous ne voulons pas payer leur crise, la lutte sera nécessaire. C’est notre principale arme à nous, travailleurs. Ne nous laissons pas berner par leurs discours ; luttons tous, massivement, pour de bonnes conditions de vie et de travail !

Par Cec, article paru dans l’Egalité n°159