Législatives : comment la Nupes peut battre Macron ?

Pour les législatives qui éliront les 12 et 19 juin les députés siégeant à l’Assemblée nationale, un accord électoral s’est créé comprenant la France Insoumise (LFI), le Parti Socialiste, Europe Écologie Les Verts, et le Parti Communiste Français. Cette NUPES (Nouvelle Union Populaire Écologiste et Sociale) est rassemblée autour de la France Insoumise et de Mélenchon, avec des accords a minima autour de mesures issues de l’Avenir en commun, le programme de Mélenchon pour la présidentielle : SMIC à 1 400 euros, retraite à 60 ans, blocage des prix, VIe République, planification écologique.

Par Lu M, article paru dans l’Egalité n°210

Bien sûr, cet accord qui inclut des partis (PS, EELV) dont les élus mènent et soutiennent eux-mêmes des politiques anti-sociales doit éveiller notre méfiance. Mais cette alliance autour de LFI et de ces revendications ont déjà pu permettre de démasquer ceux qui ne souhaitent pas ces avancées. On voit aujourd’hui des grands pontes du PS comme Hidalgo, Delga, se dresser contre l’alliance et ses revendications, une politique qui serait « communautariste »… On croit rêver de la part de ces maires PS qui passent leur temps à gentrifier les villes et attaquer les personnels des mairies. Certains commencent même à partir, comme Cazeneuve (et bon débarras). Plusieurs chefs d’EELV, Bové ou encore Cohn-Bendit (peu étonnant venant de ce fan de Macron) ont qualifié la NUPES « d’infamie sans nom ».

Nous vivons bien là un important moment de clarification politique, dont les jeunes et les travailleurs peuvent se saisir pour défendre leurs intérêts.

​Quel programme et quelle campagne ?

Cette campagne et cette élection peuvent permettre d’infliger à Macron (et au Rassemblement National) une défaite électorale, avec moins de voix pour eux dans tous les lieux où nous avons ces candidatures de gauche combative, et en invitant largement à faire campagne. En permettant à la population de militer pour ce programme et d’en discuter, on lui permet aussi de s’en emparer. Il faudrait créer des comités pour encourager à rejoindre la campagne, avec un fonctionnement structuré et démocratique. Cela permettra d’augmenter notre force et ainsi créer les conditions pour exiger une majorité à l’Assemblée Nationale qui aille vraiment à gauche.

L’application de la moindre des mesures du programme va nécessiter une mobilisation de la population et en particulier des travailleurs. Et justement, tout comme cela avait été le cas en mai-juin 1936, une telle majorité encouragera énormément les luttes, car elle pourra être un écho politique des aspirations de la jeunesse et pour un changement de la société tout entière.

Il faut donc en même temps encourager et développer les luttes des travailleurs, contre Macron et ses retraites à minimum 65 ans, pour les luttes d’augmentation des salaires, comme la lutte pour les 5 % à Amazon. Ces luttes permettent de créer un rapport de force et de prendre conscience de notre force. Ce sera utile pour cette campagne en soutenant ces luttes et invitant à nous rejoindre pour obtenir plus.
La Gauche Révolutionnaire fera aussi campagne, de manière indépendante, tout en aidant la FI dans sa campagne à imposer une vraie politique de gauche, avec nos propositions, nos revendications. On ne pourra pas lutter contre la fraude et l’évasion fiscale, ou encore contre la casse des services publics pour favoriser des grands groupes capitalistes, si on ne nationalise pas, sous le contrôle des travailleurs-ses et de la population, les principaux secteurs de l’économie ; à commencer par l’Énergie, les transports, le ferroviaire, la Santé… C’est ainsi qu’on pourra réellement commencer à mener une politique pour satisfaire les besoins de la vaste majorité de la population.

Pour, comme le disait Mélenchon, « travailler à être radicaux, avec un programme concret, tenable, en inscrivant le peuple tout entier en acteur et pas en spectateur pour en finir avec ce système capitaliste car il est dangereux pour l’humanité ».