Allemagne : une année de luttes ?

Avec ledit « Agenda 2010 », le gouvernement Schröder a lancé la plus grande attaque contre les acquis sociaux depuis la deuxième guerre mondiale. Cette mise en place de la liste des vœux du patronat contient entre autre la casse de la Santé et de la Sécu, des attaques contre les chômeurs et les retraités. En même temps, les attaques au niveau régional et communal se multiplient : privatisations, introduction des frais d’inscription à l’Université, etc…

Article paru dans l’Egalité n°106

La classe ouvrière riposte

Le 1er novembre 2003, 100.000 travailleurs et jeunes ont manifesté à Berlin contre le gouvernement. Organisée à la base, contre la volonté des dirigeants syndicaux, cette manifestation a exprimé la colère énorme et a encouragé des milliers à se battre: un demi – million de travailleurs et de jeunes était dans la rue jusqu’à la fin de l’année (manifestations et grèves régionales, grèves étudiantes). Certains journalistes parlent d’une renaissance du mouvement social. Depuis le 1er janvier une grande partie des nouvelles lois est mise en place (ex : 10 Euros pour seulement « entrer » chez le médecin). La colère et le rejet de cette politique anti-ouvrière sont en pleine croissance. Cette pression à la base a poussé toutes les directions syndicales à appeler à une manifestation nationale le 3 avril qui pourrait accélérer la radicalisation et déclencher une multiplication des luttes. En ce moment, la nécessité de retransformer les syndicats en organisations combatives et la question d’une grève générale se discutent largement. De plus en plus de militants syndicaux réclament une rupture ouverte des liens entre les syndicats et la Social-Démocratie.

Une année électorale

Cette situation et l’approche de 14 élections (régionales et municipales) expliquent la démission de Schröder comme président du SPD début février. Les dirigeants régionaux du SPD l’ont obligé car ils voient leurs postes en danger. Mais cela exprime surtout la grande déception des travailleurs: selon les sondages, fin janvier, 14 % soutiennent la politique de Schröder et 25 % voteraient SPD. Dans ce contexte, plusieurs listes indépendantes contre les coupes sociales se présentent aux élections. L’Alternative Socialiste (SAV), organisation sœur de la Gauche Révolutionnaire, participe aux listes de ce type à Hambourg, Stuttgart, Cologne et Aix-la-Chapelle.

Celles-ci ne sont pas seulement un regroupement des militants de l’extrême Gauche. Elles sont ouvertes à tous ceux qui veulent se battre et elles s’adressent à la classe ouvrière dans son ensemble. L’orientation politique, les professions de foi et les listes des candidats sont discutées dans les réunions publiques. Ces listes ne se considèrent pas seulement comme listes électorales, mais surtout comme outil pour les travailleurs et les jeunes pour mener campagne contre les licenciements, les coupes budgétaires locales, etc. avant et après les élections. Il s’agit de listes qui veulent impliquer et organiser le maximum de travailleurs et de jeunes dans ces campagnes. Il est fort probable qu’elles feront de bons scores dans les villes différentes ce qui serait un énorme encouragement pour de futures luttes. Cela montrerait qu’une politique faite par et pour les travailleurs est possible.

Par Olaf van Aken