La nationalisation d’EDF en est-elle vraiment une ?

Mardi 19 juillet, le gouvernement a annoncé en catimini sa décision de « nationaliser » EDF en déboursant 9,7 milliards d’euros pour racheter les 16 % de parts qu’il manquait pour atteindre les 100 %. Félicitations, EDF est à 100 % une entreprise publique !

Oui, mais non. Il s’agit surtout d’une mesure visant à permettre aux capitalistes de toucher de l’argent dans une entreprise qui fait beaucoup de déficits. En réalité, l’action EDF a perdu beaucoup de valeur depuis son introduction en bourse et l’État ici ne fait que permettre aux capitalistes de sauver leurs mises restantes. Il aurait juste pu investir ces 9,7 milliards dans la mise à niveau des infrastructures françaises, afin de garantir un hiver sans coupure d’électricité. Non, à la place, on retrouve une maxime chère aux capitalistes : privatisation des bénéfices et collectivisation des pertes.

Une vraie nationalisation serait une expropriation sans rachat et sous contrôle des travailleurs. Seuls les travailleurs sont aptes à gérer leur lieu de travail et son fonctionnement, quand et où ajouter des postes en fonction des besoins du terrain, parce qu’ils le connaissent et savent comment l’améliorer. Une nationalisation d’EDF dans ces conditions permettrait de fixer nos prix, car on n’essaierait pas de faire des profits sur un besoin aussi essentiel, que ce soit pour manger, se chauffer ou se déplacer !

Les profits sont absolument inutiles, ils ne servent qu’aux capitalistes à s’en mettre plein les poches. En dégageant ce paramètre, on peut rendre beaucoup de services gratuits et accessibles : l’énergie, la santé, l’éducation… Mais aussi les transports et la nourriture ! C’est inhumain de faire de l’argent sur les besoins vitaux des gens, exproprions les capitalistes de tous ces secteurs essentiels et plaçons-les sous contrôle démocratique des travailleurs et de la population.

Par Julef, article paru dans l’Egalité n°212