C’est une tristesse et un dégoût qui nous envahissent à l’annonce de l’assassinat d’un professeur d’Histoire du collège du Bois d’aulne à Conflans. Nos pensées vont à sa famille, ses proches, les collègues de l’éducation et les élèves.
Quoiqu’on pense de certaines caricatures de personnages religieux, la liberté de débat, d’esprit critique, d’expression doivent rester au coeur de l’enseignement et de la vie en société. Un dessin ne mérite pas un assassinat. Mais malheureusement, ils sont nombreux à attiser la haine, l’intolérance, que ce soit au gouvernement, dans les médias, ou sur les réseaux sociaux.
Le professeur victime de l’assassinat est autant la victime d’un intégriste religieux qui « en se prenant pour le Dieu dont il se réclame (comme si un dieu « tout-puissant » pouvait avoir peur d’un pauvre dessin), salit sa religion », comme le note justement JL Mélenchon, que d’une poussée à l’intolérance et aux propos de haine ou de mépris proférés ces derniers temps contre les musulman-e-s par des députés LaRem, ou autre.
Ce pourrissement du climat, cette intolérance est combinée à une situation étouffante dans la société depuis la pandémie de Covid 19 avec des mesures arbitraires de confinement et de répression contre les contestataires de la politique de Macron.
Cela se traduit également par une ambiance odieuse sur les réseaux sociaux où divers appels à la haine sur différents sujets finissent toujours par tomber devant les yeux d’un déséquilibré prêt à passer aux pires actes.
Une éducation fraternelle et à la hauteur des besoins ?
« C’est la république qui est attaquée » a dit le ministre Blanquer. Une telle hypocrisie de la part d’un ministre qui en ce moment même maintient le licenciement de 4 professeurs à Melle (79) pour avoir aidé des élèves aux épreuves injustes E3C du Bac en contrôle continu, ou dont le ministère a ignoré des mois durant les appels au secours de Christine Renon, la directrice d’école de Pantin (93) qui a fini par se suicider.
Non, c’est un enseignant qui a été attaqué, un de ceux que Blanquer méprise à longueur de temps. La république de Blanquer est injuste, intolérante et inégalitaire.
Il est possible de faire des erreurs, des exagérations, et il devrait y avoir la possibilité de débattre de certains sujets de cours avec les parents, ou entre élèves. On ne touche pas à la liberté d’expression. Et la porte doit toujours être ouverte au dialogue et à l’explication.
Quelle hypocrisie chez ces gens qui prétendent défendre la liberté d’expression mais s’offusquent qu’une étudiante porte un foulard lors d’une audition à l’assemblée alors qu’elle en a le droit.
Quelle hypocrisie que ce gouvernement qui d’après Macron, veut que l’école serve à « faire des citoyens libres » mais détruit les conditions d’enseignement, entasse les élèves par classe, leur interdit de contester les mesures de sélection qui excluent des milliers de jeunes de l’accès aux études supérieures avec Parcoursup.
Ce gouvernement vient essayer de récupérer la peine de personnel de l’éducation qu’il passe son temps à mépriser et à sous-payer.
Assez du racisme et de l’intolérance
« Ils ne passeront pas » a dit Macron, reprenant explicitement le slogan des antifascistes lors de la guerre d’Espagne en 36-39 (camp antifasciste espagnol abandonné par la France et la Grande Bretagne face aux hordes fascistes de Franco). Le Pen n’a plus qu’à rajouter : « c’est par la force qu’il faut le chasser de notre pays ». Nul doute que la loi dite contre le « séparatisme », qui va renforcer les mesures discriminatoires contre les musulmans en général, va trouver dans ce terrible drame une nouvelle justification.
Comme toujours, les terroristes font le jeu de la classe dirigeante et cela va se retourner contre la grande majorité des musulmans.
Il y en a assez de ces gens, au gouvernement et dans les médias, qui jettent de l’huile sur le feu en attaquant sans cesse des musulmans et viennent ensuite récupérer la peine de victimes en faisant de l’amalgame islamophobe.
Il y en a assez de ce gouvernement qui méprise les élèves et les personnels de l’Education et se sert ensuite de leur tristesse en prétendant que tout sera fait pour les protéger alors que tout est fait pour détruire les conditions de travail et d’étude.
Nous luttons pour que les enseignant-e-s aient 20 élèves par classe max, qu’ils soient en nombre suffisant pour mener cours et débats avec les élèves, mais pour cela, il faudra rompre avec la politique de Macron.
Il y en a assez de ce climat de haine, de racisme, et d’intolérance ! Contre le racisme, contre l’intégrisme, pour une société fraternelle et tolérante !
Le vrai séparatisme, c’est celui qui condamne des millions de personnes à la pauvreté, aux bas salaires, cependant que les milliardaires et les capitalistes s’enrichissent toujours plus.
Elle est là la base de l’intolérance et du racisme, dans ces inégalités toujours plus grandes tandis que les services publics sont sans cesse dégradés par les politiques de Macron et autres. Il faut lutter pour une autre société, où l’économie sera publique, où les services publics (santé, éducation…) seront gérés par les travailleurs de ces secteurs, démocratiquement, en lien avec la population. C’est en luttant pour une telle société démocratique, le socialisme, qu’on extirpera l’intolérance et le racisme qui servent trop souvent aujourd’hui à diviser les travailleurs, les jeunes et la majorité de la population au lieu de lutter contre notre véritable adversaire commun : la classe des ultra-riches et les gouvernements à leur service.
