EELV : un congrès qui promet d’être chaud

EELV est sorti affaibli de la dernière séquence politique. Avec un score de 4,63% à la présidentielle, le parti n’a évité le pire que grâce à la signature de l’accord électoral avec la NUPES, qui lui a permis d’obtenir 23 députés.

Mais les divisions politiques internes sont profondes et les tensions vives. En cause, les accusations pour violences sexistes et sexuelles contre son secrétaire national, Julien Bayou, dévoilées par Sandrine Rousseau dans les médias ; mais aussi de profonds désaccords sur les perspectives pour le parti.

À l’approche du congrès (10 décembre 2022), 7 motions s’affrontent, preuve de l’extrême division. Il y a fort à parier que le congrès se joue autour de petits arrangements politiciens et de tactiques pour les prochaines élections (avec ou sans la NUPES semble être le principal point de clivage).

Au delà de cela, les motions aux noms certes poétiques (la Suite, la T.E.R.R.E, Ce qui nous lie, Rébellion construction etc. ), mais vides de perspective, ne donnent que peu d’éléments programmatiques. Leur point commun est qu’aucune ne développe un programme réellement anti-capitaliste ; alors même que les crises actuelles (économiques, énergétiques, sociales), les sécheresses, les pénuries etc. démontrent que c’est bien le capitalisme qui est responsable du changement climatique et qui l’aggrave. En revanche, ils sont devenus rois du recyclage en intégrant dans leurs rangs le groupe de l’ex LREM Aurélien Tâché.
Dans ces conditions, EELV risque de ne pas passer l’hiver (avec ou sans col roulé).

Par Virginie Prégny, article paru dans l’Egalité n°213