Le 24 septembre auront lieu les élections sénatoriales. Elles n’auront pas d’impact réel sur la politique de Macron. Dans la suite de la NUPES, LFI avait dès avril 2023 engagé des discussions avec toutes les composantes pour un accord autour d’un programme national. Mais en juin, le PCF et le PS annonçaient un accord national entre leurs deux forces, justifié par le fait que ce sont des partenaires traditionnels de l’union de la gauche. Mais de quelle « gauche » parle-t-on ? Celle de Hollande et Valls ? Celle de l’augmentation du nombre d’annuités pour la retraite ? Celle de la loi travail ? Avec cet accord, le PCF prend à nouveau le risque d’être associé à un parti politique qui s’est coupé des travailleurs, des précaires, de la population en assumant une politique pour les intérêts des capitalistes. Et on peut reprocher au PCF de préférer sauvegarder ses élus au détriment de la construction d’une véritable force à la gauche de la gauche qui ne peut évidemment se passer de la France Insoumise. Avec l’accord électoral, le groupe PC devrait se maintenir à 15, voire passer à 17, et donc garder son « influence » au Sénat, mais aussi garder l’apport financier lié aux élus.
En juillet, EELV a rejoint l’accord PS-PCF. L’intérêt est double. La FI est totalement isolée et n’aura sans doute aucun élu, car elle manque d’une implantation locale indispensable pour un suffrage indirect où seuls des élus votent. Rejeter un accord « NUPES » pour les sénatoriales et se regrouper à 3, sans la France Insoumise, sert la volonté de fond du Parti Communiste d’affaiblir la principale force de la NUPES.
La base programmatique de la NUPES en 2022 était déjà bien insuffisante face à Macron, au RN et à la droite. Là, l’accord sénatorial PC-PS-EELV est sans contenu. Les travailleurs et la majorité de la population ont pourtant besoin d’un programme combatif pour contrecarrer la politique de Macron et des capitalistes, dans les luttes comme dans les élections. Les militants combatifs du PCF et la LFI le savent bien. L’attitude de la direction du PCF interroge une fois de plus, tant elle semble à l’opposé des besoins de voir émerger une force politique qui défend l’intérêt des travailleurs et de la population.
Par L.C, article paru dans l’Égalité n° 218