Économie mondiale : vers de nouvelles crises et explosions

L’économie mondiale s’est contractée de 3,5 % en 2020. La dette publique mondiale dépassera les 66 000 milliards de dollars en 2021. Il y a une possibilité que cela emmène vers une crise financière et surtout vers de nouvelles coupes dans les budgets publics pour rembourser cette dette. Les guerres commerciales et douanières qui se sont développées au cours de l’année 2020 se poursuivent et pourraient s’intensifier, notamment entre la Chine et les USA pouvant rendre instable toute reprise.

La Chine, sortie grande gagnante de la crise Covid, a repris plus tôt que les autres mais il est difficile de se fier aux chiffres officiels. La tendance à la baisse régulière de sa forte croissance devrait se poursuivre. Les États-Unis ont également une bonne reprise mais elle s’accompagne d’une forte inflation des prix de plus de 4 %. Si cela se poursuit, cela pourrait refaire monter les taux d’intérêts du crédit et arrêter la politique d’injection de liquidité des banques centrales. Toutes les entreprises sous perfusion pourraient faire faillite et les dettes devenir incontrôlables.

De nouveaux plans de relance sont mis en place. L’UE a décidé d’emprunter en commun 806 milliards et il faut l’accord des 27 pays. Plus de 300 milliards seront des subventions conditionnées encore à des coupes budgétaires ou des privatisations. Seulement 7 milliards sont prévus pour la Santé.

Aux États-Unis, Biden a prévu un plan de relance de 1 900 milliards de dollars, puis un programme d’investissement dans les infrastructures de 2 000 milliards de dollars et 1 800 milliards pour les « familles ». L’objectif est la reprise de la consommation mais seul un tiers sera réinjecté dans l’économie en raison des dettes accumulées par les ménages, notamment pour le logement. Cela n’a rien de révolutionnaire et son augmentation de l’impôt sur les sociétés passe de 21 à 28 % alors qu’il était de 35 % sous Obama.

Les inégalités se sont encore accrues avec la Covid. Une augmentation massive de la monopolisation de l’économie mondiale par les multinationales a eu lieu. En France, les grandes entreprises ont versé encore des milliards de dividendes alors que certaines ont enregistré des pertes. Le FMI s’inquiète à raison des risques d’explosions sociales.

Dans la plupart des pays, la création de nouveaux emplois se fera dans des conditions pires et s’accompagnera d’un chômage durable pour des millions de personnes, particulièrement pour les jeunes. La situation désespérée des jeunes chômeurs et la crise de l’Éducation constituent un cocktail explosif qui peut provoquer l’explosion de grands mouvements de jeunesse. Les travailleurs vont aussi réclamer leur dû dans toutes les entreprises qui ont fait des milliards de profits avec la crise, que ça soit dans la logistique, l’industrie pharmaceutique, le numérique…

La colère est immense et cela peut se traduire comme aux États-Unis, par une augmentation de l’opinion favorable envers les syndicats, sans forcément d’adhésion car la bureaucratie ne fait rien. La colère contre les gouvernements, incapables de gérer la crise sanitaire, mais qui font tout pour sauver les profits des grands groupes, va alimenter la contestation de masse avec les déconfinements. Les travailleurs vont chercher des réponses politiques et une alternative au capitalisme. À nous de populariser la lutte pour la révolution socialiste.

Par Matthias, article paru dans l’Egalité n°205