L’algue sargasse, connue depuis le XVe siècle et naturellement présente dans le gulf stream, se développe dangereusement depuis dix ans dans la Mer des Caraïbes, jusqu’au Golfe du Mexique et au centre de l’Atlantique, formant un continent végétal qui relie le sud du Mexique aux côtes ouest-africaines.
Pour l’Homme, le danger provient la phase de dégradation de l’algue. Elle dégage de l’hydrogène sulfuré et de l’ammoniaque, toxiques, qui provoquent des maux de tête, des nausées et des vomissements.
Les Antilles sont particulièrement touchées. Les nuisances sont telles que des familles sont forcées de déménager, des écoles ont dû fermer, des gens tombent malades… C’est aussi tout l’écosystème local qui est menacé : une grande quantité de poissons meurt, les tortues de mer n’accèdent plus aux plages pour pondre et même les coraux meurent car les sargasses bloquent la lumière du soleil.
Cette accélération est directement liée à la déforestation et la surexploitation agricole, aux nitrates et aux phosphates dans l’Amazone (c’est à son embouchure que la prolifération de l’algue se constate avant de s’étendre) et à la destruction de la mangrove qui filtrait naturellement les nutriments venant des fleuves.
En dix ans, rien n’a été fait pour stopper le phénomène. Le « plan d’équipement des territoires » n’a eu aucun effet et laisse désormais les communes « gérer » (sans moyens) un problème global. Pour lutter contre cette pollution, il faut une recherche scientifique publique, dotée de tous les moyens nécessaires pour analyser et combattre ce fléau, et dans l’immédiat de véritables fonds doivent être débloqués pour aider l’ensemble des zones touchées à se débarrasser rapidement des tonnes d’algues déjà présentes. Mais les causes de cette prolifération restent le réchauffement climatique et l’agriculture capitaliste, auxquels il faut mette fin pour en finir définitivement avec cette pollution biologique !
Par Mato, article paru dans l’Egalité n°205