Pour sauver l’environnement, il faut sortir du capitalisme… en luttant pour le socialisme ! (Partie 6/7) L’industrie et l’écologie : incompatibles ?

Le mode de production capitaliste est responsable de la pollution, de la destruction de l’environnement, de la déforestation et du réchauffement climatique ainsi que de l’exploitation des travailleurs. Karl Marx avait déjà analysé que le capitalisme épuise les deux sources de richesse pour la société : l’Homme et la nature.

Beaucoup d’industries sont, en effet, polluantes et certaines sont très polluantes et très dangereuses. La question se pose alors : Que faire avec ces industries, que proposer aux travailleurs travaillant dedans ?

Voici le sixième volet de notre dossier sur l’écologie paru dans l’Egalité n°207, vous pouvez retrouver les autres volets sur notre site.

Pour en finir définitivement avec les catastrophes écologiques et sanitaires comme Lubrizol à Rouen, il faut construire dès maintenant un parti révolutionnaire pour le socialisme !

Expropriation des industries polluantes et dangereuses

Il est évident que la course aux profits des grandes multinationales les pousse à négliger les règles de sécurité dans les usines et à utiliser des produits toxiques au détriment de la santé des travailleurs et de la population. Cela est encore plus valable dans les pays néo-coloniaux où peu ou pas de règles de sécurité existent.

En France, de nombreuses sections syndicales, notamment de la CGT, se battent aujourd’hui au quotidien pour plus de sécurité dans les usines, contre la pollution (à l’intérieur et à l’extérieur) et contre l’emploi des entreprises sous-traitantes peu qualifiées, comme dans les centrales nucléaires ou les sites de l’industrie de chimie. Ce qui est, de toute évidence, aussi dans l’intérêt de la population.

C’est une bataille importante et cruciale, mais les syndicats doivent aussi défendre l’expropriation des industries polluantes et dangereuses, leur mise en propriété publique et la mise en place du contrôle ouvrier, c’est à dire la gestion collective et démocratique de la production par les travailleurs eux-mêmes, en lien avec la population et ses besoins. C’est le seul moyen pour établir une production non ou peu polluante car les travailleurs savent le mieux gérer la production et sont les premiers intéressés pour éviter les produits toxiques et la pollution.

Si un site industriel est trop dangereux et si les produits ne sont pas utiles pour la satisfaction des besoins de la population, il faut alors arrêter cette production, reconvertir celle-ci et reconvertir les emplois des travailleurs en gardant leur champ professionnel, à salaire égal.

Lubrizol – une multinationale criminelle

L’exemple de l’usine de Lubrizol à Petit Quevilly, près de Rouen, illustre parfaitement le fonctionnement anarchique et désastreux du capitalisme. Cette multinationale américaine, particulièrement hargneuse et criminelle, a négligé pendant de nombreuses années les règles de base de sécurité sur ce site classé Seveso : défaillance du système d’alerte incendie, stockage des produits toxique à l’extérieur sous des bâches en plastique (!), pas de pompier interne à l’usine, peu de surveillance la nuit…..

Lors de l’incendie du 26 septembre 2019, plus de 10000 tonnes de produits toxiques et 8000 m² de toit amianté sont partis en fumée et des dizaines de milliers de personnes ont été touchés par l’énorme panache de fumée avec des conséquences énormes pour leur santé à moyen et long terme.

Ce n’est qu’un cas parmi plein d’autres, mais cela montre la nécessité et l’urgence d’exproprier ces multinationales, prêtes à marcher sur des cadavres.

Ce n’est pas aux travailleurs et à la population de subir les conséquences de la production capitaliste, mais c’est aux travailleurs de gérer la production afin de la rendre non-dangereuse et de la mettre au service des besoins de la population !

Par Olaf Van Aken, article paru dans l’Egalité n°207