Le 25 novembre, journée internationale de lutte contre les violences sexistes, est l’occasion d’exprimer notre révolte. En 2019, en France, 99% des femmes disent avoir été victimes d’un acte ou comportement sexiste ! 182 000 femmes (87% des cas) ont été enregistrées comme victimes de crimes ou délits sexistes.
La répression a été alourdie (nouvelles infractions créées, délai de prescription pour violences augmenté, etc.). Mais les violences n’en sont pas moins nombreuses. Car les moyens pour lutter contre les violences et accompagner les victimes baissent ! L’objectif du taux de réponse au numéro spécial, le 3919, a ainsi été baissé de 85 % en 2022 à 75 % en 2023. Macron-Borne assument donc qu’un quart des femmes n’auront pas de réponse… Pour rappel fin 2020, ils avaient même voulu privatiser ce numéro mais ont dû reculer.
On manque de centres d’hébergement d’urgence, d’aide et d’écoute publics pour que les victimes puissent se renseigner, quérir des solutions ; de campagnes de prévention… Et aussi de personnel dans tous les services publics, par exemple pour démultiplier l’éducation sexuelle à l’école, à la fac, ou encore pour les plannings familiaux ! Pour gagner de vrais moyens contre les violences, la lutte doit se lier au combat contre la politique de Macron.
Violence systémique
Depuis 2017, les faits de violence conjugale enregistrés ont augmenté de 42 %, traduisant en partie une plus grande incitation à déclarer les faits dans tous les milieux. Mais ce n’est pas suffisant pour régler le problème. Cela s’accompagne souvent d’une condescendance qui place les femmes dans un statut d’éternelles victimes des hommes, pour ne jamais montrer la nature systémique de l’oppression des femmes et de la violence qui en découle. Les idées sexistes ne sont pas un phénomène « naturel », elles sont le produit du système capitaliste, qui génère dans toute la société une violence croissante, qui divise pour mieux exploiter, où une toute petite minorité de personnes possède l’immense majorité des richesses, où le corps des femmes est transformé en vulgaire marchandise par cette minorité capitaliste qui fait des profits sur l’exploitation des travailleuses, souvent moins payées et plus précaires.
Le capitalisme aux racines du problème
Pour éliminer la violence sexiste, nous devons nous en prendre aux racines du problème : la division de la société en classes sociales – elle-même maintenue par la violence. Une lutte de masse pour l’égalité et contre le capitalisme, impliquant les travailleur-ses et leurs organisations, les jeunes… pour dégager cette minorité parasite, prendre le contrôle économique et politique de la société, sera une étape vitale pour construire une société socialiste, débarrassée de l’exploitation capitaliste, qui révolutionnera les rapports humains, grâce à une gestion démocratique de la société basée sur la coopération, la tolérance et la satisfaction des besoins de chacun-e !
Par Cécile Rimboud, article paru dans l’Egalité n°213