Le 13 décembre, 70 000 étudiants ont manifesté dans les rues de Francfort, Berlin et Leipzig pour défendre leur droit à une éducation décente. Ils protestent contre la réduction des budgets des universités et l’augmentation des droits d’inscription. Jusqu’à présent, il n’y avait pas de frais d’inscription pour les étudiants de premier cycle. A Berlin, la coupe budgétaire prévue pour l’université est de 75 millions d’euros.
Article paru dans l’Egalité n°105
C’est le mouvement étudiant le plus important depuis des années. Il intervient dans un contexte de grèves et de manifestations massives contre la politique néo-libérale du gouvernement Schröder avec son « Agenda 2010″. Les travailleurs n’ont aucune illusion dans le gouvernement social-démocrate dont ils disent que la politique n’est » pas rouge mais noire » (la couleur de l’aile droite des Chrétiens-Démocrates). A Hambourg, Brême, Kassel, Francfort et Berlin, les membres du SAV (section allemande du CIO) ont fait partie des leaders de ce mouvement étudiant. Les motions proposées par le SAV ont rencontré un large soutien des étudiants et c’est sur ces bases que des liens ont commencé à se créer avec les travailleurs en lutte. Ainsi, en plus des organisations étudiantes, la fédération syndicale DGB appelait à la manif du 13 à Berlin.
Des syndicalistes et représentants des personnels de différents secteurs sont intervenus dans les meetings pour expliquer les attaques subies par les travailleurs (suppressions de postes, réductions salariales, fermetures de services publics) conséquences d’une même politique. Les étudiants ont déjà remporté une victoire partielle en Bavière où l’état dirigé par la CSU a dû retirer son projet de réduire de 5% ses subventions à l’université. Le mouvement semble continuer, la plupart des universités de l’ex-Allemagne de l’est commençant seulement à le rejoindre. Et déjà de nouvelles actions sont prévues pour janvier.
Par Pascal Grimbert