Nouvelle vague… révolutionnaire en Tunisie !

Cela fait 10 ans cette année que Ben Ali est tombé mais bien qu’une décennie se soit écoulée depuis, la situation ne s’est pas améliorée pour les Tunisiens. 9 gouvernements se sont succédés, tous tombent tour à tour suite aux mobilisations  : que ce soit les libéraux ou les islamistes au pouvoir, rien ne change fondamentalement et même la situation empire pour la majorité et la démocratie se trouve de plus en plus bafouée. 

La crise sanitaire a montré faiblesse du gouvernement, incapable de protéger la population : il n’y a plus de lit, plus d’oxygène, des personnes qui meurent devant les hôpitaux et une pauvreté généralisée. 

Le taux de chômage parmi la jeunesse est à 40,8% chez les hommes et 41,6% chez les femmes (INS). Le Smic est autour de 450 dinars alors qu’un loyer moyen coûte 300-350 dinars. Les prix de l’alimentation ont augmenté en moyenne de 7,2% sur un an (juin 2020-2021) avec des pics comme pour les légumes à 13%  !

Face à cette situation, les mobilisations et les grèves ont repris. Et ce 25 juillet, une grande mobilisation de la jeunesse et des travailleurs a eu lieu dans tous les gouvernorats avec comme revendications du travail pour tous et de meilleures conditions, le droit à une vie digne et la démission du gouvernement. 

C’est ce qu’a utilisé le président Kaïs Saïdes en décidant de suspendre le parlement et en limogeant le 1er ministre. 

Aujourd’hui, il n’y a donc plus de parlement, le président gouverne seul.

Les islamistes dénoncent un coup d’état. Les organisations de gauche n’ont pas de position claire à ce jour. La direction de la grande centrale syndicale des travailleurs, l’UGTT, elle, soutient la décision politique et appelle à rester derrière le président pour maintenir la stabilité. Alors qu’elle devrait défendre la nécessité d’un gouvernement des travailleurs et de la majorité de la population, la direction de l’UGTT ne permet pas qu’une position claire apparaisse, rejetant aussi bien les capitalistes islamistes que les capitalistes libéraux.

Aucun soutien ne devrait être apporté ni à Kaïs, ni au premier ministre limogé Hichem Michichi, ni à l’ex-président du parlement Rached Ghannouchi car tous mènent la même politique en faveur des capitalistes que leurs prédécesseurs. C’est à la base syndicale de s’organiser, pour imposer une autre orientation à la direction du syndicat (et à en changer si celle-ci n’écoute pas sa base), en créant des comités impliquant les travailleurs, en appelant les non syndiqués, les chômeurs, la jeunesse… à les rejoindre dans tous les villages, les quartiers, les gouvernorats (collectivités territoriales) pour prendre le pouvoir et diriger l’économie du pays. 

Une nouvelle occasion se présente aujourd’hui en Tunisie, c’est à la jeunesse et aux travailleurs de s’en saisir pour amener enfin à une révolution socialiste, pour instaurer une véritable démocratie et prendre le contrôle de l’économie pour qu’elle soit publique et planifiée démocratiquement pour servir à répondre aux besoins de toutes et tous  !

  • Un travail pour tous avec des salaires décents
  • Des moyens et du personnel pour les services publics (santé, éducation…)
  • Nationalisation des filiales et des multinationales
  • Non à l’état d’urgence  !
  • Pour un gouvernement défendant les aspirations de la révolution de 2011 : société égalitaire, libre et démocratique, et non ce système aux mains des capitalistes libéraux ou islamistes.
  • Pour une Tunisie réellement socialiste en lien avec les mouvements de masse d’Algérie, du Maroc et d’Afrique
2011 : Des manifestants défilent sur l’avenue Habib Bourguiba, dans le centre-ville de Tunis, en colère contre le chômage, la hausse des prix et la corruption, le 14 janvier 2011 (photo : Creative Commons).