Non à la casse des services publics, Non aux privatisations

Tous les services publics, dans la ligne de mire du patronat et des gouvernements en France depuis plus de vingt ans, font l’objet actuellement d’attaques à la fois radicales et simultanées.

Article paru dans l’Egalité n°111

A la Poste, ce sont les restructurations et le contrat de plan. L’objectif est de mettre peu à peu en place les éléments susceptibles de rendre La Poste privatisable : augmentation du timbre à 53 centimes, fermetures de centaines de bureaux de Poste, séparation des activités dans les services financiers… Dans la Santé, le plan Hôpital 2007 qui se met en place ; dans l’Education nationale, la loi d’orientation Fillon ; à EDF, la privatisation ; à la SNCF, la poursuite de la privatisation avec RFF(Réseau Ferré de France).

Face à ces attaques d’une ampleur sans précédent, les travailleurs du public réagissent. Jusqu’à présent, ça a été malheureusement plutôt en ordre dispersé. Mais des opportunités se mettent en place qui doivent permettre de construire une riposte d’ensemble. Différents secteurs entrent en lutte la même semaine, parfois le même jour : le 18 janvier à la Poste, le 19 à la SNCF, le 20 dans la Santé, l’Education et les Finances. Les directions syndicales sont contraintes à lancer ces actions par le ras-le-bol des salariés, mais leurs appels ne sont pas assez clairs et ne mettent surtout pas l’accent sur les vrais enjeux, sur ce qui devrait fédérer ces luttes. Qu’elles réussissent à maintenir trois dates de grèves consécutives mais séparées n’est pas un hasard.

Mais c’est à nous de nous saisir de ces journées pendant lesquelles beaucoup de travailleurs des différents secteurs voudront montrer leur colère contre la politique de ce gouvernement. Car on le sait bien, une journée de grève doit permettre de nous mobiliser, de montrer au gouvernement notre détermination, mais ne pourra pas suffire à le faire plier. Nous devons profiter de la proximité de ces journées qui vont se succéder, du fait que les travailleurs en grève prennent conscience des enjeux, pour mettre en place les conditions d’une riposte simultanée de tous les travailleurs du public. Nous ne pourrons pas construire cela du jour au lendemain. Il va falloir que dans chacun de nos secteurs, nous construisions ce mouvement. D’abord dans nos AG de grévistes, en nous y organisant démocratiquement pour y définir nos revendications, pour y préparer les suites de la mobilisation, pour passer à l’étape d’une lutte rassemblant l’ensemble des travailleurs du public – sans perdre de vue leurs intérêts communs avec ceux du privé. Il faut déjà exiger la mise en place de cette riposte simultanée pour les semaines suivantes (février-mars). La défense des services publics ne doit pas être qu’un slogan. Elle passera par la lutte consciente et organisée de ses personnels. Et ce sera une excellente occasion d’inviter les travailleurs du privé en lutte contre les licenciements, l’allongement du temps de travail, les bas salaires de rejoindre la lutte. C’est une politique d’ensemble qu’il faut combattre celle de Raffarin, et l’offensive patronale qui va avec.

De toute façon, la résistance des travailleurs du secteur public, même massive, ne pourra pas déboucher sans perspective politique : on l’a vu lors des grèves massives de 2003, ce manque de perspectives a été l’obstacle principal et de nombreux travailleurs en étaient conscients et l’exprimaient. Tant qu’une organisation indépendante des travailleurs, avec un programme socialiste n’existera pas, nous serons confrontés à une lutte sans fin. C’est ce parti que nous, militants de la Gauche Révolutionnaire, voulons construire : une organisation qui combat clairement le capitalisme en proposant la seule alternative à ce système, la construction d’une société socialiste.

Par Pascal Grimbert