Voyous des mers et voyous des terres

Le patronat a défrayé la chronique à quelques mois d’intervalle au point de vue de l’écologie. Deux noms suffisent à comprendre : Prestige, Métaleurop. Le gouvernement s’est offusqué médiatiquement par deux fois des méthodes de certains patrons. Mais au-delà des crises de colère télévisuelle, qu’a-t-il réellement entrepris pour mettre un coup d’arrêt à ces voyous patronaux ?

Article paru dans l’Egalité n°100

Sur la question de la marée noire, les moyens mis à disposition sont dérisoires à tel point que le Président de la région Aquitaine a déclaré : « Quand on regarde les engins qui nous ont été présentés, peut-être sont-ils efficaces mais c’est un petit peu comme si on voulait labourer des milliers d’hectares avec un motoculteur ». Pour pallier au manque de moyens flagrant, tant en matériel qu’en hommes, Perben, le Ministre de la Justice, à mis au travail des détenus. Cela ressemble à s’y méprendre aux usages américains, dans certains Etats, de faire travailler les prisonniers sur tous les travaux d’utilité publique.

Sur l’autre affaire, Métaleurop, en ce qui concerne l’environnement c’est pas plus fameux… puisque l’on ne voit rien venir, à part une hypothétique action en justice, contre le groupe internationale auquel appartient le site de Noyelle-Godau, et qui ne donnera rien bien évidemment. La dépollution du site, si elle a lieu, reviendra bien entendu à la charge du contribuable.

Pourtant, il y aurait un moyen simple de faire cesser les exactions patronales en matière d’environnement (méthode qui peut marcher aussi sur d’autre sujets) : la réquisition sans contrepartie des entreprises qui polluent et de leurs avoirs dont la gestion serait donnée au travailleurs des sites en question en lien avec les populations riveraines, ainsi que la confiscation des fortunes des dirigeants des groupes et des grands actionnaires sur le territoire français (cela en attendant que l’on puisse le faire à l’échelle internationale) !

Par Yann Venier