Article paru dans l’Egalité n°109
Royaume-Uni : le service public en lutte !
Le gouvernement Blair s’en prend aux employés communaux. Gordon Brown a annoncé en juillet que 104 000 emplois dans le service public municipal seraient supprimés. Ces services emploient des centaines de milliers de travailleurs déjà sous le coup du démantèlement, des bas salaires, des contrats précaires et privatisations partielles…
D’ores et déjà, des secteurs sont mobilisés. Des dizaines de milliers d’employés du département pour le travail et les retraites étaient en grève les 29 et 30 juillet contre les bas salaires et à Swansea un millier, en grève deux semaines, contre la privatisation en août. Ils sont tous décidés à riposter au plan « Gordon Brown ».
De nombreux travailleurs s’annoncent déjà prêts à mener campagne et à une action de grèves illimitée . L’unité de tous les secteurs municipaux est nécessaire et demandée par tous ceux qui se mobilisent. D’ailleurs, le principal syndicat des employés communaux (PCS) organise un vote national des syndiqués pour une journée nationale de grève du service public communal en septembre 2004. La grève programmée à l’appel du syndicat PCS doit être un succès en septembre. Elle permettra d’élargir le conflit nationalement et de construire le soutien à une journée nationale de grève générale du secteur public britannique, contre les licenciements et pour défendre le secteur public. Ce conflit est majeur comme l’a été celui des mineurs contre Thatcher ; les militants du Socialist Party (section britannique du CIO) fortement impliqués dans le PCS et d’autres syndicats mènent cette bataille.
Allemagne : une majorité pour le socialisme !
En Allemagne, la classe ouvrière est confrontée aux plus grandes attaques contre les salaires et les conditions de vie depuis les années 20-30. Le plan Agenda 2010 et les coupes des allocations chômage (Hartz IV) entraînent une pauvreté de masse, surtout à l’Est. En même temps, le patronat force les ouvriers à travailler plus longtemps sans compensation salariale (40h au lieu de 35h chez Siemens).
Cette politique gouvernementale et patronale a créé une forte opposition parmi les travailleurs et les jeunes. Depuis le 1er novembre 2003 (100 000 personnes à Berlin contre le gouvernement), les luttes s’enchaînent. Début août, les « manifestations du lundi » rassemblent des dizaines de milliers de personnes contre les coupes des allocations chômage. Commencé à Leipzig (Est), le mouvement s’étend à l’Ouest. Le 30 août, 130 000 manifestants étaient présents dans 160 villes du pays !
Après 15 ans d’unification capitaliste (2/3 de l’industrie détruite, un taux de chômage à 20%, aucune perspective pour les jeunes), les travailleurs, les chômeurs et les jeunes est-allemands commencent à se battre et se radicalisent de plus en plus. Schröder se prend des oeufs et chaque meeting public du SPD fait face à l’Est à une contre-manifestation. Cette radicalisation se traduit surtout par un rejet profond du capitalisme.
Selon un sondage officiel du gouvernement, 79% des Allemands de l’Est et 51% de ceux de l’Ouest pensent que le socialisme est une bonne idée qui a été mal appliquée dans l’Ex-URSS et les pays de l’Est.
Dans ce contexte de radicalisation croissante, la nouvelle initiative « Alternative électorale pour l’emploi et la justice sociale »(WASG) atteint 11% dans les sondages récents malgré son manque de combativité et son insuffisance programmatique. Cela montre qu’un nouveau parti des travailleurs combatif pourrait unifier les luttes des chômeurs et celles des travailleurs en avançant une perspective claire : le combat pour une société socialiste.
Par Olaf Van Aken