La Poste : menaces sur Rouen CDIS

En 2002, le projet SOFT avait permis d’éclater les différentes activités de La Poste en filières de métier. Le Contrat de Plan 2003-2007, qui fait son entrée à l’Assemblée Nationale, montre les intentions du gouvernement : la libéralisation complète des activités postales d’ici 2009.

Article paru dans l’Egalité n°109

Une attaque qui vient de loin

A l’époque de SOFT, la région rouennaise était déjà sur la sellette. Le Centre de Tri (CT) de Sotteville-lès-Rouen devait être supprimé et remplacé par un Centre de Traitement du Courrier (CTC) flambant neuf au Madrillet (près de Rouen). Ce passage s’accompagnait bien sûr de 80 suppressions de postes et aussi d’une lutte de plus de deux mois sévèrement réprimée. D’autant plus qu’il s’agissait d’une expérience pilote, comme c’est le cas actuellement en Loire atlantique dans le réseau grand public. Aujourd’hui, le CTC du Madrillet fonctionne. La mise en place de trieuses beaucoup plus performantes a largement fait baisser le temps passé au Tri Général le matin dans les bureaux ou les Centres de Distribution (CDIS). La direction a donc pour objectif, comme lors du passage CT à CTC, de supprimer quelques postes.

Combien ? Quelle forme prendra la restructuration ? Que vont devenir les jours de RTT ? Là-dessus la direction en dit un minimum. Elle se contente depuis des mois de lâcher une information par-ci et son contraire par-là, tout en affirmant qu’elle se bat pour sauver le CDIS et conserver les emplois…

Organiser la Ri-Poste !

La direction joue le pourrissement de la situation afin de démotiver les postiers. A l’annonce d’une restructuration imminente les discussions allaient bon train, alors que quelques mois plus tard, l’échéance tardant à venir, le doute s’est installé chez certains. De plus, Le Havre Principal et le bureau de Saint-Etienne-du-Rouvray sont entrés en lutte pour refuser de telles restructurations. Malgré les fortes participations aux débrayages près d’un tiers des tournées de facteur ont été supprimées dans chaque bureau. L’ensemble des bureaux ou CDIS de la région font l’objet de telles attaques depuis la mise en place du CTC et tous ont vu leur lutte rester isolée. Le CT avait également souffert de cet isolement ; sans compter des batailles que se livraient SUD et la CGT sur le dos et dans le dos des travailleurs.

A cette époque déjà il aurait été nécessaire que l’ensemble des bureaux et CDIS unissent leurs forces avec celles du CT pour refuser les suppressions de postes et les restructurations. Des tentatives ont eu lieu dans ce sens avec par exemple des visites de bureaux de la part de salariés du CT.

Les salariés du CDIS de Rouen, avec l’aide de leurs organisations syndicales auront aussi besoin de sortir de l’isolement pour espérer gagner sur leurs revendications. La visite d’autres bureaux, du CTC, des Chèques postaux serait nécessaire. D’autres grèves, aussi bien locales que nationales, tant dans le secteur public que dans le privé, seront des opportunités à saisir pour construire et amplifier le mouvement.

Préparer les grèves à venir

La CGT propose une journée d’action le 21 septembre et SUD y répond favorablement. Cette date doit être un premier pas, un premier jour de grève pour construire la riposte au sein de Rouen CDIS et préparer une journée de grève nationale des PTT contre le Contrat de Plan.

Par Sylvain Bled