Les événements de mai 68 verront un nombre non négligeable de travailleurs étrangers se joindre à la lutte. Dans un premier temps, la grande majorité des personnes immigrées se tiendront à l’écart des mobilisations car elles auront peur pour leur emploi et leurs papiers, et ne comprendront pas directement l’enjeu de se battre aux côtés des travailleurs français. Ensuite, des échanges entre étudiants et travailleurs, français et immigrés, permettront aux uns et autres de découvrir leurs conditions de vie et de labeur réciproques, et de prendre conscience de l’enjeu d’une lutte des classes au-delà des frontières, géographiques comme culturelles, en déconstruisant les nombreuses attaques racistes et les préjugés que subissent les travailleurs immigrés.
C’est à cette période que les structures syndicales s’adresseront enfin un peu plus aux travailleurs étrangers et permettront à ceux-ci de se structurer pour porter collectivement des revendications et gagner des droits, comme l’ouverture des droits syndicaux à tous les travailleurs étrangers, en 1975.
Article paru dans l’Égalité n° 216