Répression et Police aux Frontières sur les livreurs Deliveroo 

L’ubérisation du travail telle que le propose Deliveroo met en péril la condition des travailleurs, leur bien-être et leur dignité. Il est fréquent que les travailleurs sans-papiers se dirigent vers cette voie pour pouvoir espérer un revenu.

Par Roxane Badii, article paru dans l’Egalité n°208

Non seulement il existe un marché illicite proposant la location de comptes Deliveroo, ce qui conduit les sans-papiers à une vulnérabilité, mais il arrive aussi que régulièrement la police fassent des descentes sur les lieux de rassemblement des livreurs, à savoir la rue, pour distribuer des amendes et faire des contrôles d’identité.

C’est ce qui a eu lieu les 7 et 9 janvier 2022 à Rouen, où il y eut près de 50 verbalisations et 5 livreurs sans-papiers livrés à la police aux frontières en vue d’une expulsion du territoire. Les verbalisations concernaient des faits assez ironiques pour des livreurs payés à la course telles que « conduite avec téléphone » ou « circulation sur la voie piétonne ».

En plus des dégâts humains, il y a eu les dégâts matériels, des véhicules confisqués et mis en fourrière. Cette situation est inadmissible. L’entreprise se protège en délivrant des contrats d’auto-entrepreneurs, et se dédouane ainsi de toutes responsabilités vis-à-vis de ses travailleurs en situation précaire.

Livreurs Deliveroo rue du Gros Horloge à Rouen ©Illustration/AF/76actu