Dépôt SNCF de Caen : une lutte courte et victorieuse qui en augure d’autres !

Le mardi 18 décembre, les contrôleurs et conducteurs de train de Caen ont « posé le sac » ; ils ont exercé très majoritairement leur droit de retrait suite à la tentative de suicide d’un collègue lundi soir.

 Une des rames récentes dites Omnéo © Radio France – Olivier Duc

Contrairement à ce que dise certains médias ce n’est pas une « grève surprise » mais bien un droit de retrait pour se protéger des risques psycho-sociaux liés à l’organisation du travail.

Cette tentative de suicide est clairement liée aux conditions de travail : manque d’effectifs (donc journées plus longues), changements incessants de programmation, non visibilité de ses journées sur plusieurs jours (on sait qu’on bosse mais on sait pas à quelle heure, nous vous laissons imaginer la galère avec une vie de famille).

La situation était tellement désespérée pour cet agent qu’il avait déjà écrit dans une lettre l’idée de se suicider, lettre qu’il a envoyé au CSSCT et à la direction le 14 octobre 2021. La direction était au courant et n’a rien fait. Pire encore son chef lui a collé samedi 15 une « demande d’explication » pour des broutilles !

Nous apportons tout notre solidarité avec le collègue de Caen dont la vie n’est plus en danger, et aux travailleurs en lutte.

La lutte a permis d’obtenir un certain nombre de choses de la part de la direction (que celle-ci veut restreindre aux seuls contrôleurs) :

  • la programmation devra donner nos horaires de reprise avant nos repos périodiques (et pas la veille pour le lendemain)
  • pas d’appel de cette même programmation sur nos repos (on peut l’appeler, mais elle ne peut pas nous appeler)
  • abandon de la demande d’explication envers le collègue

Le reste concerne le manque d’effectifs à Caen. Qui est encore un point un peu flou, et sur lequel les travailleurs devront aussi rester attentif.

Les problèmes de Caen sont les mêmes partout dans le chemin de fer, à la SNCF comme dans le privé. Ça augure de grosses batailles pour garder nos droits, regagner ceux que l’on a perdu et en conquérir de nouveaux pour aller vers un vrai service public du chemin de fer sous le contrôle démocratique des travailleurs du rail et de la population !

Par PEM