Retour sur la grève à la SNCM : Le même droits à l’emploi pour tous les travailleurs

En septembre, après 2 semaines d’une grève menée par le Syndicat des Travailleurs Corses, la direction de la SNCM (Société Nationale Corse-Méditerranée) signait un accord dont une clause donnait une préférence à l’embauche aux résidents corses. La CGT relançait alors la grève contre cet accord pour obtenir un aménagement de l’accord, prenant en compte l’ancienneté en CDD pour l’embauche en CDI, quelle que soit la résidence des travailleurs concernés.

Article paru dans l’Egalité n°110

Comment analyser ce conflit ? Rappelons , d’abord, que la politique de l’Etat français (aidé par de nombreux dirigeants “nationalistes”) est de faire de la Corse une simple destination touristique avec peu d’industries. Ensuite, la SNCM est une compagnie maritime publique, qui a touché en 2003 une subvention de 72,7 millions d’euros de l’Etat, au titre de  » compensation financière de continuité territoriale  » (pour un chiffre d’affaires de 217,2 millions d’euros hors subvention et un bénéfice de 15,9 millions d’euros, faisant suite à plusieurs années de pertes).

Une partie de la direction du Syndicat des Travailleurs corses, représente les intérêts de certaines organisations nationalistes, dont l’activité « politique » est surtout marquée par le clientélisme, la crapulerie voire le racisme. L’accord qu’il a obtenu est inacceptable, créant une division entre les travailleurs pour des raisons d’appartenance territoriale ou nationale. Ce type d’accord rend en fait service au patronat, masquant les intérêts communs à toute la classe ouvrière, quelque soit son origine ou sa nationalité. Il faut donc s’y opposer à tout prix.

Raffarin avait sauté de joie et soutenu l’accord. La direction du STC-SNCM est favorable à une filialisation des activés de la SNCM. Les lignes vers la Corse relèveraient de l’Assemblée territoriale de Corse. Ainsi éclatée, la SNCM deviendrait facilement privatisable.

Les travailleurs, qu’ils résident en Corse ou sur le continent, ont tous le droit à un emploi décent. C’est en luttant tous ensemble qu’ils l’obtiendront, et en refusant de tomber dans le piège de division avancé par certains dirigeants “nationalistes”, pour le seul profit des patrons et du gouvernement.