Pour stopper Raffarin et l’offensive patronale ! Tous en grève !

Les manifestations du 5 février des salariés du privé et du public ont été un énorme succès avec plus de 500.000 manifestants à travers le pays. Contrairement à l’année 2004, avec des luttes et grèves isolées, les travailleurs ont pris conscience qu’un secteur seul ne peut pas gagner contre ce gouvernement, ni le privé ou le public seul.

Article paru dans l’Egalité n°112

La compréhension que toutes les attaques (loi sur les 35 h, licenciements, casse des services publics, loi Fillon,…) font partie d’une attaque globale des capitalistes contre nos conditions de vie et de travail est à l’origine de cette volonté grandissante d’unir les luttes, d’unir le privé et le public. L’attitude du gouvernement après les manifestations du 5 février du genre « C’était bien gentil vos manifestations, mais on continue », a montré qu’il ne cède pas sur les attaques et qu’il est prêt à aller vers un affrontement majeur avec la classe ouvrière pour défendre les intérêts des capitalistes. Cette attitude du gouvernement et du patronat, la volonté des travailleurs de combattre leur politique et le mouvement lycéen massif et dynamique contre la loi Fillon étaient des ingrédients pour l’appel des directions syndicales à la grève du 10 mars. La publication des chiffres des bénéfices records des grandes entreprises françaises en 2004 et l’affaire Gaymard ont encore renforcé le ras-le-bol et la mobilisation pour cette journée de grève commune.

Après le 10 mars, construisons une grève générale

Le 10 mars est un pas important pour l’unification et la généralisation des luttes avec les travailleurs du public, du privé et les jeunes. C’est un pas important pour créer un mouvement de grève massif qui peut mobiliser tous les secteurs de la classe ouvrière et la jeunesse avec un objectif commun : combattre cette politique au service des patrons et faire reculer le gouvernement. Les mobilisations massives du 10 mars vont redonner confiance à tous les grévistes dans leur capacité de se mobiliser, vont renforcer l’idée que seule une lutte commune peut stopper le gouvernement et le patronat et vont avoir un impact sur toute la société.

La force de la mobilisation peut encourager chaque secteur à riposter, à combattre les attaques spécifiques qu’il subit. Cette mobilisation permettra aux différents secteurs d’avoir plus de poids pour leurs propres revendications, de renforcer et d’élargir la lutte. Le gouvernement n’a aucune marge de manœuvre : s’il recule sur une attaque (par exemple les suppressions de postes à la SNCF), les autres secteurs vont aussi réclamer leur dû. Le moment est venu dans chaque secteur attaqué qui n’est pas encore en lutte de riposter. Les travailleurs de l’éducation nationale; des hôpitaux, la Poste, la SNCF, les travailleurs des boîtes privées doivent se mobiliser pour mettre un coup d’arrêt aux attaques patronales et gouvernementales. Le rapport de forces peut basculer si les travailleurs s’y mettent ensemble en préparant le 10 mars et la suite. Cependant il est probable qu’avec une journée de grève massive le gouvernement ne recule pas. Il est donc essentiel de discuter dès maintenant sur nos lieux de travail comment on peut donner une suite à la grève du 10 mars, comment on peut construire une véritable grève générale qui imposera le retrait immédiat de toutes les lois, de tous les projets de privatisations, qui mettra un coup d’arrêt aux licenciements massifs.

Des assemblées générales dans les secteurs différents devraient être le point de départ pour la reconduite de la grève. Ainsi chaque secteur peut s’organiser et se mobiliser dans la perspective d’un mouvement généralisé. Les secteurs qui reconduisent la grève après le 10 mars devraient faire appel aux autres secteurs pour construire en commun une grève générale et de la reconduire jusqu’au recul total du gouvernement. Face à l’attaque globale et massive du gouvernement et du patronat, c’est à nous de construire une riposte globale et massive : construisons une grève générale !

Par Olaf van Aken