EDF-GDF : Une lutte de longue durée !

Le 8 avril, le 27 mai 2004, coupures… : la détermination des travailleurs d’EDf-GDF a fait freiner Sarkozy temporairement sur l’ouverture du capital. Il se concentre désormais sur le statut juridique de société anonyme, cadre nécessaire pour privatiser.

Article paru dans l’Egalité n°108

Amplifier la lutte par une grève totale et de longue durée !

La résistance va se poursuivre cet été et le gouvernement joue le contre-la-montre pour essoufler les agents en lutte par des reculades qui ne seront que très temporaires si la pression redescend. Il est donc vital que le combat contre la privatisation passe un cap. Les travailleurs de l’énergie prolongent leur lutte par une série d’actions symboliques de coupures et de rétablissements de l’électricité et du gaz. Ceci popularise la lutte auprès des usagers et maintient une pression sur le gouvernement. Ces moyens, radicaux parfois, permettent une lutte durable mais au coup par coup. Ca ne permet pas aux agents d’EDF-GDF de se saisir de leur lutte dans la durée. Seule une grève totale et de longue durée peut empêcher une telle attaque. Les coupures montrent d’ailleurs combien les travailleurs de l’énergie sont indispensables pour faire tourner la société. Imaginons l’effet d’un mouvement de grève totale pendant 3 jours !

La lutte d’EDF-GDF : rompre l’isolement et défaire ce gouvernement !

Un des freins à l’amplification de la lutte est la méfiance de beaucoup de travailleurs à EDF-GDF ou ailleurs dans leurs capacités à lutter et à gagner. Intermittents, chômeurs recalculés : là où les travailleurs se sont mobilisés et ont décidé des formes de leur lutte, de la grève, de sa reconduction, en assemblées générales, syndiqués ou non, ils ont sérieusement ralenti les attaques. Le 27 mai 2004 aurait pu permettre à de nombreux travailleurs du public mais aussi du privé, ensemble en grève, de se coordonner et d’unifier les combats face à la casse des acquis sociaux, aux privatisations et aux conditions de travail et aux licenciements. Ca n’a pas été le cas. La lutte des agents de l’énergie est aujourd’hui la lutte la plus développée dans un secteur-clé. C’est le seul frein réel à la mise en place des autres volets d’attaques. La victoire des agents d’EDF-GDF contre la privatisation et contre l’ouverture du capital serait un encouragement pour tous les travailleurs du public comme du privé et une vraie défaite pour ce gouvernement.

La CGT a appelé à des journées de grève spécifiques à EDF-GDF et parallèlement à des mobilisations sur la Sécu avec la FSU, l’UNSA, le Groupe des 10, la CFDT…Les annonces tardives des dates successives n’ont jamais permis aux travailleurs en lutte d’être rejoints par d’autres. Cette situation épuise nos forces potentielles. Aujourd’hui, il faut franchir le cap et forcer nos directions syndicales à le faire. Si les actions continuent et se durcissent, les agents d’EDF-GDF auront besoin d’un soutien plus solide. Durant cet été, nous devons être là. A chaque action d’EDF-GDF, il faut informer dans nos entreprises, nos organisations syndicales, de l’état de la lutte et lier ce combat aux inquiétudes des autres secteurs.

Les deux fronts d’attaques du gouvernement sont EDF-GDF et la sécu. Une riposte unifiée s’impose, non pas pour diluer le combat des travailleurs d’EDF-GDF mais pour renforcer notre poids contre ce gouvernement et le MEDEF. Pour défendre la sécu, pour le retrait définitif du projet de changement de statut d’EDF-GDF, dès maintenant, pour septembre, préparons une journée de grève interprofessionnelle.

Par Leila Messaoudi