Soutenez la grève générale étudiante espagnole du 26 octobre !

affiche-etudiante-espagneAppel à la solidarité lancé par le Sindicato de Estudiantes (syndicat étudiant) soutenu par le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO)

Nous publions ci-dessous un appel à la solidarité du syndicat des étudiants espagnols (Sindicato de Estudiantes) qui a appelé à la tenue d’une grève générale étudiante le 26 octobre. Cet appel a déjà gagné le soutien des associations de parents et des syndicats enseignants. Le Comité pour une Internationale Ouvrière souscrit pleinement à cet appel et l’étend à toutes ses sections, ses camarades et ses sympathisants. Nous voulons organiser la solidarité internationale et faire appel à tous les socialistes, les syndicalistes et les jeunes du monde entier à faire de même.

Envoyez vos messages, vidéos et photos de soutien de la part d’organisations étudiantes, de syndicalistes (en particulier du secteur de l’enseignement) et d’autres organisations à sindicato@sindicatodeestudiantes.net avec des copies au CIO via dannybyrnesp@gmail.com.

Appel à la jeunesse à travers le monde : soutenez la grève étudiante espagnole en défense de l’enseignement public !

Le 26 octobre, les étudiants de l’État espagnol quitteront leurs salles de classe pour protester contre les politiques qui détruisent l’enseignement public. A l’instar de nombreux autres pays, notre gouvernement de droite a instauré des coupes budgétaires massives dans l’enseignement public et a mis en place diverses contre-réformes qui visent à rendre l’enseignement uniquement accessible à ceux qui peuvent se permettre d’en payer le prix.

Nous – étudiants issus de familles ouvrières, la grande majorité des étudiants, avons souffert de la dégradation de nos écoles et de nos universités, de la pénurie d’enseignants et de moyens, de l’élimination de la bourse d’étude gouvernementale aux étudiants de plus humbles origines et de l’augmentation des frais universitaires (jusqu’à + 66 %). Ces réformes ont entraîné l’exclusion de dizaines de milliers d’étudiants des universités, un surpeuplement des salles de classe et l’imposition de l’étude de la religion catholique… Pendant ce temps, les gouvernements du PSOE (ancien parti social-démocrate) et le PP (droite traditionnelle) ont consacré des quantités incalculables d’argent public au sauvetage des banques et au remboursement d’une dette publique dont nous ne sommes pas responsables (plus de 250 milliards € ont été versés au cours des 6 dernières années).

Comme si tout cela ne suffisait pas, cet été, le gouvernement a adopté l’une de ses plus sauvages attaques contre l’enseignement public: les «re-validation» franquistes. Il s’agit d’une série d’examens à passer à la fin de l’enseignement primaire, secondaire et post-secondaire («bachillerato»). Réussir ces examens sera essentiel pour continuer à étudier et à recevoir la qualification correspondant à ce niveau d’éducation. Ces «re-validation» ne sont pas neuves. Nos parents ont dû les subir sous la dictature de Franco. Elles étaient utilisées comme une sorte de filtre pour tenter de bloquer l’accès à l’université aux jeunes de la classe des travailleurs.

Les autorités veulent à nouveau imposer ce filtre qui pourrait voir des centaines de milliers de jeunes entre 14 et 16 ans prématurément expulsés des études sans qualifications académiques. Les motivations du gouvernement sont simples: si les jeunes issus des familles ouvrières n’ont face à eux qu’un avenir de précarité et d’exploitation au travail, pourquoi donc dépenser de l’argent pour leur enseignement? La situation est différente pour les familles disposant de plus de moyens. Elles ne souffrent pas de la même manière de l’impact des coupes budgétaires car elles ont accès aux cours particuliers, aux écoles privées et à tout le reste. Pour elles, passer ces nouveaux examens ne constituera pas un problème.

Si cette attaque passe, nous allons revenir à une époque où l’enseignement était réservé à une minorité privilégiée. L’objectif de la contre-réforme est de détruire l’enseignement public pour le soumettre au marché et permettre ainsi aux patrons de l’enseignement privé de réaliser de gros profits. Le droit à chacun de bénéficier de l’enseignement a été remporté au prix de gros efforts et d’une lutte implacable. Nos parents et grands-parents se sont battus pour y parvenir et nous ne pouvons pas laisser cette conquête nous être retirée.

Pour cette raison, le syndicat des étudiants appelle tous les jeunes de l’État espagnol à participer à une grève générale dans l’enseignement le 26 octobre, à vider les salles de classe et à remplir les rues. Plus de 70 manifestations sont déjà prévues dans tout l’État espagnol. La grève a déjà gagné le soutien de la Confédération des associations de parents (CEAPA) et de nombreux syndicats d’enseignants avec qui nous organiserons des manifestations conjointes dans l’après-midi du 26 octobre.

Nous appelons la jeunesse du monde, qui souffre partout d’attaques antisociales et de coupes budgétaires causées par les gouvernements pro-capitalistes, à nous soutenir ce jour-là en organisant des manifestations devant les ambassades espagnoles, en envoyant des messages et des vidéos de solidarité, en montrant des expressions de ce soutien sur les médias sociaux, etc.

  • La lutte de la jeunesse pour ses droits est une seule et même lutte à travers le globe !
  • Non au système franquiste des re-validations!
  • Pour l’accès aux universités des fils et filles de la classe ouvrière !