Pour un candidat au service des travailleurs !

Nous sommes dans une période pré-électorale et celle-ci est l’occasion pour les partis bourgeois d’avoir une activité, mais qu’en est-il du côté des travailleurs ?

Article paru dans l’Egalité n°121

On ne peut qu’être songeur face à l’attitude des principaux partis qui normalement les représentent. Lutte Ouvrière s’est une fois de plus enfermée dans un splendide isolement. Le PCF et la LCR ne cessent d’appeler à l’unité sous diverses formes notamment celle baptisée «Comités Unitaires et Populaires». L’un pose comme préalable la question du second tour des présidentielles et l’autre la question de l’alliance électorale avec le PS. Et pendant ce temps-là, on se dispense de débattre d’un quelconque programme ou d’une véritable activité politique qui ne peut se résumer à une simple campagne électorale si on se place du côté des travailleurs.

On nous parle de comités unitaires mais qui décide ou va décider dans ceux-ci ? Les organisations qui les ont plus ou moins impulsés ou les membres de ceux-ci ? Qui va contrôler les élus ? On ne peut prétendre représenter une classe si l’on ne fait pas tout pour intégrer au maximum les classes populaires à l’activité de la campagne. Or cela ne peut se faire qui si ceux qui y participent en sont les maîtres. C’est à dire qu’ils doivent collectivement pouvoir désigner les candidats aux différentes fonctions électives mais surtout pouvoir décider de la plate-forme électorale que ceux-ci auront à défendre et dont ils auront à rendre compte devant les militants.

Les travailleurs n’ont plus les moyens d’attendre le bon vouloir de certaines organisations obsédées par les questions électorales alors que la bourgeoisie est à l’offensive grâce à ses divers représentants déclarés(UMP, FN, UDF…) ou pas (comme le PS, premier privatiseur de l’histoire). Il faut un candidat car il peut être un moyen de rassembler la classe ouvrière dans un nouveau parti de combat des travailleurs, pour qu’elle puisse défendre ses propres intérêts sur la base d’un programme d’urgence à défendre aussi bien au niveau national qu’au niveau local.

Quel programme pour un candidat ouvrier ?

Celui-ci pourrait être autour de quelques axes tels que :

Non aux privatisations !
Nationalisation de tous les secteurs clés de l’économie (énergie, transports, santé, éducation…) Pour des embauches à la hauteur des besoins. Pour l’extension des services publics.

Pour un emploi décent pour tous !
Zéro licenciement. Zéro fermeture d’usines. Suppression de tous les statuts précaires (CDD, interim, CNE…) Suppression des baisses de cotisation patronales. Réduction du temps de travail jusqu’à disparition du chômage. Pour le SMIC à 1500 €. Augmentation des salaires de 300€.

Non au racisme et aux discriminations !
Arrêt des expulsions et rafles de Sans Papiers. Fermeture des centres de rétention. Régularisation de tous les Sans Papiers, avec carte de séjour de 10 ans. Egalité des droits entre français et immigrés. Abrogation de toutes les lois racistes.

Pour un logement décent à loyer modéré pour tous.
Nationalisation des trusts immobiliers. Pour un programme de rénovation et de construction à la hauteur des besoins. Pour la réquisition des logements vides.

Pour un gouvernement des travailleurs au service des travailleurs.
Pour des élus révocables, payés au salaire moyen d’un ouvrier.

Un tel programme devrait être présenté et discuté partout en intégrant tous ceux qui s’y retrouvent qu’ils soient membres d’un parti ou non. Il devrait être considéré comme la base d’un programme de luttes et non une liste de projets de loi à faire voter à l’assemblée, car de telles revendications remettent en cause le pouvoir des capitalistes et ils ne les laisseraient jamais passer dans leurs institutions. Il faudra donc se battre pour les obtenir ! Mais avec un ou plusieurs élus défendant ces revendications sur la base des luttes des travailleurs, certaines auraient de grandes chances d’être imposées.
Par Olivier Ruet